Macky Sall a bien raison d’ôter la gestion du foncier aux maires. En effet, certains d’entre eux font n’importe quoi. Sans gêne ni scrupule. Une seule chose les intéresse : accaparer, remplir leurs comptes, multiplier leur patrimoine. C’est apparemment le cas du maire de Ngor, Amadou Guèye. Ce dernier, dont on dit qu’il a ramassé le pouvoir local, est accusé de s’être accaparé de sept (7) parcelles dans les lotissements de la Boa. Vous avez bien lu, sept parcelles à lui seul. Il n’a même pas eu la présence d’esprit d’en donner à certains conseillers ou à certains collaborateurs : tout pour lui, rien pour les autres. Ses contempteurs disent même qu’il a voulu créer une Société civile immobilière (Sci) pour s’occuper de son innombrable patrimoine foncier.
Ce qui fait mal à ses contempteurs, c’est la boulimie avec laquelle il s’accapare de tout. Ce, alors qu’il a travaillé dans le dossier avec beaucoup de personnes et qu’il a des collaborateurs qui auraient pu en bénéficier. Mais pour lui, ces derniers ne signifient pas grand-chose. C’est lui qui doit tout prendre. N’en déplaise à ses détracteurs. Joint au téléphone, le maire de Ngor, après beaucoup de valses et d’hésitations, reconnaît que c’est dans le circuit, mais qu’il n’a encore rien reçu. «Jusqu’au moment où je vous parle, je n’ai pas encore reçu les parcelles en question», jure-t-il.
Une version que démentent ses détracteurs. Selon eux, le maire Amadou Guèye a bel et bien reçu les attestations. «Il devait en recevoir 10, mais finalement, il en a reçu 7», assurent nos interlocuteurs. Pire, ajoutent ces derniers, depuis que «Les Echos» l’a appelé pour prendre sa version, il cherche à se débarrasser des parcelles. «Depuis samedi après-midi, il cherche des clients pour vendre les 6 terrains. Pour le 7e, il va peut-être le garder ou l’offrir à quelqu’un, mais il veut vendre les 6 attestations. Ainsi, il va changer les noms qui sont sur des attestations et le tour est joué. Personne ne pourra faire le link entre lui et les terrains. Ni directement, ni indirectement». Vraiment, il se passe des choses extraordinaires dans ce pays.