Le rapport de l’Union européenne continue de faire couler de l’encre et de la salive au sommet de l’Etat. Et c’est la présidente du Conseil économique, social et environnemental qui monte au créneau pour tirer sur les recommandations. D’après l’ancienne ministre de la Justice, qui a réagi sur son compte Facebook, les élections sans le parrainage étaient infaisables. Même si des réformes peuvent être apportées au processus, une élimination totale du parrainage est inimaginable, à l’heure actuelle, selon elle. De plus, elle ajoute que les observateurs sont mal placés pour faire changer des lois dans des pays souverains.
«Sans le parrainage, il aurait été impossible d’organiser l’élection présidentielle dans des conditions normales, avec plus de 100 candidats à la candidature», défend-elle. Avant de poursuivre : «sans élections correctement organisées, c’est la porte ouverte à tous les risques d’instabilité».
D’après Aminata Touré, le vote de la loi sur le parrainage a été fait de manière démocratique. «La loi sur le parrainage a été votée par notre Assemblée nationale et je considère que la recommandation de de l’Union européenne de supprimer le parrainage sort du champ de l’observation d’élections».
Pour la présidente du Conseil économique, social et environnemental, les observateurs n’ont pas le droit d’imposer le changement des lois dans un pays indépendant. «J’ai eu l’opportunité de diriger de nombreuses missions d’observation d’élections présidentielles en Afrique et j’estime que les observateurs n’ont pas vocation à faire changer les lois votées par des pays souverains».
Toutefois, même si des réformes doivent être faites, le parrainage doit être continué aux prochaines élections. «Même si des améliorations peuvent être apportées au processus, il faut maintenir le parrainage afin que l’expression du suffrage universel se fasse dans des conditions permettant de maintenir la stabilité et la paix dans nos pays».
Khadidjatou DIAKHATE