Les ressources globales à fin avril 2021 sont estimées à 745,4 milliards, en baisse de 5,9% comparativement à la même période en 2020. Quant aux dépenses publiques, elles se sont contractées de 8,8% pour s’établir à 1380,2 milliards. Au total, le solde budgétaire est ressorti déficitaire de 634,8 milliards à fin avril 2021 contre un déficit de 721,2 milliards à la même période de l’année précédente.
Baisse des ressources budgétaires
A fin avril 2021, la gestion budgétaire a été marquée par une réduction de la mobilisation des recettes budgétaires associée à un rythme d’exécution timide des dépenses, dans un contexte de lutte contre les impacts du Covid-19 pour la deuxième année consécutive. Ainsi, les ressources, constituées de recettes budgétaires (713,8 milliards) et de dons (31,7 milliards), ont enregistré des baisses respectives de 2,0% et 28,0%, en glissement annuel. Le repli des recettes budgétaires est imputable aussi bien aux recettes fiscales (-0,7%) que non fiscales (- 19,1%). La diminution des recettes fiscales résulte essentiellement des baisses de l’impôt sur les sociétés (-10,4%), de la TVA intérieure hors pétrole (-19,5%) et des taxes spécifiques sur le pétrole (-43,2%) qui se sont établis respectivement à 95,6 milliards, 78,5 milliards et 24,5 milliards. La forte réduction de la taxe spécifique sur le pétrole est liée à la réallocation d’une partie de ses recouvrements au fonds d’entretien des routes (Fera). Cette orientation baissière a cependant été atténuée par la bonne tenue des droits de porte hors pétrole, des droits d’enregistrement et du Fsipp qui se sont confortés respectivement de 3,2 milliards, 4,4 milliards et 33,8 milliards pour se situer à 70,9 milliards, 20,3 milliards et 42,7 milliards. Quant aux recettes non fiscales, la contraction est attribuable essentiellement à la faiblesse de la mobilisation des «dividendes et produits financiers» ainsi que des revenus des domaines qui sont passés respectivement de 19,9 milliards et 16,7 milliards en avril 2020 à respectivement 16,7 milliards et 11,0 milliards à fin avril 2021, soit des baisses respectives de 16,2% et 34,2%.
Baisse des dépenses publiques
S’agissant des dépenses budgétaires, elles ont été exécutées à hauteur de 1380,2 milliards à fin avril 2021 contre 1513,6 milliards un an auparavant, soit un recul de 133,4 milliards (-8,8%). Cette baisse s’explique par la diminution des charges d’intérêts sur la dette publique extérieure, des dépenses de fonctionnement et, dans une moindre mesure, des investissements. En effet, les intérêts sur la dette publique (113,5 milliards) se sont contractés de 10,8% à fin avril 2021, imputable à ceux relatifs à la dette extérieure qui ont baissé de 18,9% pour s’établir à 91,6 milliards. Ce repli a été favorisé par la mise en œuvre de l’initiative Issd (initiative de suspension du service de la dette). Les autres dépenses courantes (482,2 milliards) et les dépenses en capital (502,0 milliards) se sont également contractées respectivement de 15,7% et 7,5% comparativement à la même période de l’année dernière. Cette situation reflète, d’une part, les niveaux de dépenses soutenus atteints en 2020 dans la réponse massive à la pandémie de Covid-19 et, d’autre part, les efforts de rationalisation des charges de consommation publique. Elle a toutefois été atténuée par l’accroissement de la masse salariale qui s’est confortée de 3,9% atteignant 282,6 milliards à fin avril 2021.
M. CISS