Pour avoir tué d’un coup de couteau son neveu Mody Ndiaye, Yoro Diadji Thiam a été condamné hier à 20 ans de travaux forcés par la Chambre criminelle d'appel de Dakar, où il comparaissait pour meurtre. Cet accusé qui a déjà purgé 10 ans de prison avait une dent contre la victime qu'il avait soupçonnée d'avoir volé son portable.
Accusé du meurtre de son neveu Mody Ndiaye, aux Hlm, Yoro Diadji Thiam a été condamné à 20 ans de travaux forcés en première instance. En sus de la somme de 10 millions qu'il doit payer à chacune des parties civiles, dont sa sœur Aida Thiam et le mari de cette dernière, Maguette Ndiaye. Mécontent de cette lourde peine, l'accusé avait interjeté appel pour qu'elle soit revue à la baisse. Ainsi, il a de nouveau comparu hier, mardi, devant la Chambre criminelle d'appel de Dakar. C'est les cheveux grisonnants que l'accusé s'est présenté devant le prétoire où il est revenu en détail sur les faits. A l'entame de son propos, Yoro Diadji Thiam a demandé pardon à la Chambre. «C’est une histoire de téléphone portable qui nous a opposés. Il avait volé mon téléphone. C'était un voleur et un fumeur de chanvre indien. Au cours d'une nuit, vers les coups de 2h du matin, il a toqué à la porte de ma chambre. Et après quelques échanges de propos, il m'a insulté de mère. Par la suite, j’ai pris un couteau pour lui faire peur. Mais, malheureusement, je l'ai poignardé sur son côté droit. Mais je n'avais pas l'intention de le tuer», a raconté celui qui a déjà passé 10 ans en détention. Et pourtant, l'enquête a démontré que Yoro Diadji Thiam était un homme belliqueux et violent, qui ne cessait de menacer son neveu avec qui il avait toujours des différends.
Avocat de l’accusé, Me Fatimata Sall a demandé la requalification des faits de meurtre en coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, afin de donner une chance à son client pour ses vieux jours. Le Procureur général a requis une peine de 30 ans de travaux forcés. «Il a mûri son plan. Parce qu'il a toujours dit qu'il allait lui ôter la vie. Ça a été dit et redit. Il y a bel et bien une intention de d'attenter à la vie de la victime. Il y a la taille du couteau. Nous sommes en face d'un assassinat pur. Une vie a été ôtée. Il est là comme un agneau, un mouton. Mais, ce n'est pas la nature de Thiam, parce que c'est quelqu'un de belliqueux», tonne le parquetier. Au final, le juge a confirmé la peine qui lui a été infligée en première instance. Ainsi, Yoro Diadji Thiam a été condamné à 20 ans de travaux forcés.
Fatou D. DIONE