Le Front pour une révolution anti-impérialiste populaire et panafricaine (Frapp/France Dégage) a également profité de l’occasion pour revenir sur la discrimination faite aux 27 enseignants des écoles franco-sénégalaises. Et les enseignants du Cusems et les membres de Frapp/France Dégage ont décidé de faire bloc pour soutenir ces enseignants qui risquent de ne pas retourner en classe en septembre. Selon Dame Mbodj, on leur dit que le fils de Macky Sall ne doit pas rester à la maison, au moment où son enseignant est en grève…
Les enseignants des écoles franco-sénégalaises viennent de gagner un soutien de taille : les enseignants du Cusems et les membres de Frapp/France Dégage. Pour Dame Mbodj, secrétaire général du Cusems/Authentique, cette situation est juste la preuve de la faiblesse de l’Etat du Sénégal. «Si l’Etat français, parce que nous sommes son ancienne colonie, vient dans notre pays foutre le bordel, imposer sa loi et foulant aux pieds tous les règlements, procédures et dispositions constitutionnelles, cela montre que le Sénégal est en danger. Ils vont nous imposer cela parce que nous avons un Etat faible», soutient-il. Avant de poursuivre dans les explications : «c’est une école de coopération entre le Sénégal et la France. Les bâtiments ont été construits par le Sénégal et l’école compte aussi bien des enfants sénégalais que des enfants français. La France envoie ses enseignants français et avec les enseignants sénégalais, ils assurent l’éducation du Sénégal».
Dame Mbodj : «on leur dit que le fils de Macky Sall ne doit pas rester à la maison, au moment où son enseignant est en grève»
Pour Dame Mbodj, l’école franco-sénégalaise est une école de coopération entre le Sénégal et la France et par conséquent, aucune décision ne devrait être prise de façon unilatérale. «Les bâtiments ont été construits par le Sénégal et l’école compte aussi bien des enfants sénégalais que des enfants français. La France envoie ses enseignants français et avec les enseignants sénégalais, ils assurent l’éducation du Sénégal. Maintenant, de quel droit on se permet de donner à des enseignants français, qui sont moins méritants que les Sénégalais, 5 ou 6 fois le salaire de ces derniers. C’est inadmissible. Ils réclament leurs droits jusqu’à aller en grève et on leur dit qu’ils n’ont pas ce droit, parce que le fils de Macky Sall ne doit pas rester à la maison, au moment où son enseignant est en grève», indique le syndicaliste.
Pour l’activiste Guy Marius Sagna, aucune faute n’a été commise pour mériter le renvoi de ces 27 enseignants. «Ce sont des écoles où étudient des fils de riches. Ils ont saboté l’école sénégalaise, ils savent que l’école bat de l’aile. Ils ont voulu créer une école de fils de chefs en protégeant leurs enfants. Ils n’ont eu aucun tort que de réclamer leurs droits», lâche-t-il.
Face à cette situation, les enseignants du Cusems/Authentique ne vont pas rester les bras croisés, puisqu’ils annoncent une grève dès la rentrée prochaine. «Le Cusems a décidé de déposer un préavis de grève dès la rentrée. Et par rapport à ce problème, l’arrêt systématique de cette forfaiture qui constitue une zizanie dans notre pays, avec comme seul but de mettre les enseignants dans la précarité. Ces enseignants ne vont pas quitter les différentes écoles. Si le Sénégal a été vendu à la France, qu’on nous le dise», martèle Dame Mbodj.
Khadidjatou DIAKHATE