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ZAHRA IYANE THIAM DIOP : « Je n’ai aucun problème avec le président de la République »




 
 
Infatigable défenseur de la cause des femmes, Zahra Iyane Thiam, à la veille de la célébration de la Journée du 8 mars a accepté de se prêter aux questions de «Les Echos». Dans cet entretien, elle affirme avec force ses convictions quant à la cause féminine. Mais elle aborde aussi son compagnonnage avec Macky Sall et ce que certains semblent décrire comme une brouille entre elle et son mentor politique. Zahra Iyane Thiam en toute liberté de ton.
 
 
Les Echos : Mois de mars, mois de la femme. Comment vivez-vous en tant que femme l’agression de Mme Maimouna Ndour Faye ?
 
Zahra Iyane Thiam : Ce cas particulier de l’agression de la journaliste Maimouna Ndour Faye est un acte ignoble. C’est un acte aussi qui intervient après l’agression de Absa Hann et d’autres, certainement avant elle. Vraiment, je me désole de cela et j’espère que les auteurs de ces actes-là seront connus et traduits devant la justice.
Maintenant, globalement, la Journée du 8 mars est une journée particulière qui, pour nous, femmes, nous permet de faire le bilan un peu de notre évolution. Je pense que si l’on regarde un peu le rétroviseur, autant après les indépendances, nous estimions qu’il y avait encore des avantages à gagner pour les femmes, autant, nous croyons qu’aujourd’hui, en 2024, qu’il y a beaucoup d’avancées positives, même s’il reste des choses à parfaire ou à faire.
 
Justement, comment appréciez-vous l’amnistie quand on sait aussi que des femmes ont péri dans les violences?
 
L’amnistie, c’est quelque chose de très sensible et de très délicat. C’est dans le corpus juridique sénégalais, donc, ça veut dire que c’est légal. Maintenant, c’est quoi l’amnistie ? L’amnistie, en fait, pardonne des faits. Et quand on dit pardonne des faits, ça peut être des faits criminels, des faits graves. C’est pourquoi, on sollicite le pardon. C’est pour vraiment tourner la page et se mettre dans l’harmonie nationale. Dans la cohésion nationale. Que les citoyens puissent avancer ensemble. Maintenant, si l’on place cela dans le contexte, l’amnistie n’est pas destinée aux Russes ou aux Chinois. L’amnistie est destinée aux Sénégalais. Mais en tout état de cause, demander pardon, essayer d’aller ensemble, c’est une bonne chose. Mais connaître les auteurs des faits, laisser la justice aussi s’appliquer est nécessaire.
 
C’est quoi votre problème avec Macky Sall ? Chaque fois qu’il prend une décision, vous avez émis un avis contraire….
 
Ceux qui disent ça, c’est soit, ils ne comprennent pas français, soit, ils sont malintentionnés. Par exemple, si vous voulez parler du report, ce n’est pas le chef de l’Etat qui a pris cette décision là. Vous même, vous avez entendu les députés endosser la paternité du report. Le report s’est imposé au chef de l’Etat. Et moi, le président de la République que je connais, qui est mon mentor politique, je le connais comme étant un républicain. La preuve, lorsque les institutions de la République décident, posent un acte, il l’accepte. Par contre, ceux à qui vous devez poser la question à savoir c’est quoi le problème, ce sont ceux là qui ne veulent plus que le président soit républicain, ce sont ceux qui le poussent à ne plus être républicain, ce sont ceux qui sont derrière un Macky imaginaire et qui, juste par une ambition crypto personnelle, peuvent marcher sur tout ce qui doit être réglementaire. Non, je n’ai aucun problème avec le président de la République. Je suis sur la ligne qu’il m’a inculquée.
 
 
Vous voulez nous faire croire que vos relations avec le Président Sall sont au beau fixe ?
 
Mais bien sûr, c’est le patron de mon parti. Les relations sont conformes à ce qu’elles doivent être. Autant sur le plan politique que sur le plan institutionnel. Quand ce sont les institutions, il n’y a pas d’avis qui vaille. Là c’est l’Institution. Quand c’est politique, les instances politiques déterminent la ligne du parti. Les instances politiques déterminent les mots d’ordre. Par contre, s’il n’y a pas de mot d’ordre, chacun est libre de donner sa position. L’ère de la pensée unique est révolue. Je suis un acteur politique. Et je n’ai pas l’intention d’être en hibernation. Donc, je pose mes actes politiques. Mais quand les mots d’ordre sont donnés nous les respectons. Je vous mets au défi de me citer un seul mot d’ordre politique que je n’ai pas respecté. Il n’y en a pas.
 
Et avec vos sœurs de l’Apr ?
 
Ce sont des relations qui sont au beau fixe. Ce qui nous lie, c’est le militantisme. Vous pouvez le faire de manière correcte ou se crêper le chignon, s’insulter. Ça, je leur laisse ça.
 
 
Comment comprenez-vous la création d’un mouvement national des femmes bis ?
 
Il faut faire la part des choses entre l’ambition personnelle et ce qui est. Le seul mouvement national des femmes que je connais, c’est celui dirigé par la présidente Mme Ndèye Saly Diop Dieng. Et c’est ce que le Président a acté. S’il y en a d’autres, on en parlera en ce moment là. Mais à ma connaissance, il n’y a pas trois, quatre, cinq ou six mouvements des femmes. Vous avez un (1) mouvement des femmes, un (1) mouvement des jeunes, un (1) mouvement des cadres….
 
 
Parlons de la Présidentielle. Vous pensez qu’Amadou Ba va gagner la présidentielle ?
 
Bien sûr…
 
Sans Macky ?
 
L’élection présidentielle, c’est la rencontre d’un homme avec son peuple. L’appareil politique, c’est un élément. Mais le plus important ; ce qui vous place en pole position, c’est d’avoir un bilan que vous pouvez défendre. Et c’est là où le Président Macky Sall est une pièce incontournable dans l’élection du candidat Amadou Ba. Parce qu’en réalité, le bilan de notre candidat, c’est le bilan du président et quand on parle de bilan du Président Macky Sall, on le mesure à l’aune des résultats qu’il a eu à faire pour ce pays là et qui sont là et que nul ne peut vraiment mettre en doute. Donc, oui le Président Macky Sall est une pièce maitresse incontournable.
 
Et cette histoire de pro Macky, anti Amadou Ba… ?
 
Ça c’est de la politique politicienne. Ce qui demeure constant, c’est que si la majorité dans sa globalité n’est pas pro Amadou Ba, c’est qu’il y a un problème. Si on n’est pas pro candidat de notre coalition, je me demande, on serait pro qui ?
 
 
Le Président Sall a pris le 24 mars pour le scrutin. Surprise du chef ?
 
Surprise pour ceux qui ne connaissent pas l'homme Macky Sall. Il n’a jamais failli lorsqu’il s’est agi de répondre à la patrie et de défendre la paix et la stabilité du Sénégal. J'ai toujours su que quand le brouillard s’estompera, les meilleures décisions seront prises dans l’intérêt exclusif du Sénégal. Je suis fière d’avoir servi derrière un grand homme d’Etat qui, dans ces périodes extrêmement sensibles pour l’avenir de notre pays, a pu demeurer le républicain qu’il a toujours été. Je suis fière d’avoir toujours soutenu que le chemin, c’est de rester dans le cadre juridique tracé par notre solide Constitution qui a donné au Conseil constitutionnel les pouvoirs qui lui ont permis de remettre le processus sur les rails.
 
Amadou Ba démis de ses fonctions de Pm pour pouvoir battre campagne. Était-ce un cas de figure que vous attendiez ?
 
C’est le gouvernement qui a été dissous effectivement pour libérer le Premier ministre mais aussi les autres figures de proue qui doivent diriger chacun dans son territoire la campagne de Benno Bokk Yakaar. Il ne s’agit pas de l’affaire du seul Amadou Ba, mais il s’est agi de donner le top pour compter ceux qui veulent préserver l’héritage du Président Macky Sall en descendant sur le terrain politique pour défendre son bilan plus qu’élogieux. J’espère que cette décision de haute portée politique sera comprise comme le tocsin pour mobiliser les troupes vers la victoire au premier tour.
 
Sidiki Kaba Pm, est-ce l'homme qu'il faut à la place qu'il faut ?
 
S’il s’agissait d’un nouveau gouvernement pour mener une nouvelle orientation politique je dirais qu’il a bien le profil, mais dans ce contexte, je vois un renforcement de la mission du ministère chargé des élections pour faire le highlight sur une organisation irréprochable de cette élection stratégique. 
 
 
 
Propos recueillis par Madou MBODJ
 
 
 
 
 
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