C’est hier jeudi que le Général de Division Moussa Fall a été officiellement installé dans ses nouvelles fonctions. En présence du ministre des Forces armées et celui de l’Intérieur, le tout nouveau Haut commandant de la gendarmerie a décliné sa feuille de route. Et pour lui, il faut impérativement renforcer les échelons opérationnels afin de mettre fin aux violences urbaines et rurales. Dans sa mission, le général désire voir plus de femmes, à ses côtés, accéder aux corps des officiers et sous-officiers.
Le nouveau Haut commandant de la Gendarmerie nationale, le général de Division Moussa Fall, ne badine pas avec la sécurité. Et les fauteurs de trouble ont intérêt à se tenir à carreau. En effet, à l’occasion de son installation, hier jeudi, à la caserne Samba Diéry Diallo, le directeur de la Justice militaire a fait savoir qu’il faut un renforcement de la confiance et un recul des violences ainsi que des incivilités dans sa zone de responsabilité. «La déconcentration du commandement opérationnel au profit des deux principales subdivisions d’armes et des légions de gendarmerie territoriale nous y mènera. L’effet final recherché est le renforcement de la confiance et le recul des violences ainsi que des incivilités dans notre zone de responsabilité. Aussi, tous les échelons opérationnels devront-ils s’attaquer résolument aux violences urbaines et rurales, au vol de bétail, à la coupe illicite de bois, à l’extrémisme violent, à la criminalité transfrontalière organisée, à la cybercriminalité, au trafic de drogue et d’armes, à l’insécurité routière, mais aussi et surtout concourir à faire de notre pays un sanctuaire à l’abri de la menace terroriste», a fait savoir le général Fall.
Qui poursuit : «face à un contexte stratégique caractérisé par l’imprévisibilité et le recours systématique à une violence aveugle qui nourrissent l’inquiétude et la peur chez nos concitoyens, mon ambition est de bâtir une gendarmerie professionnelle, ancrée dans les valeurs au cœur des institutions républicaines, avec un personnel fier et motivé, dont les capacités morales sont à la hauteur des défis qui les attendent», a-t-il laissé entendre.
«Sans ordre républicain, il n’y a ni sécurité, ni liberté»
D’après le chef de la maréchaussée, la vie quotidienne d’un gendarme se résume en trois choses : engagement, loyauté républicaine et courage. Pour lui, le métier de gendarme est un service au bénéfice de l’intérêt général et un sacerdoce permanent. «Sans ordre républicain, il n’y a ni sécurité, ni liberté. Cet ordre, ce sont les forces de défense et de sécurité qui l’assurent. La gendarmerie fait partie intégrante des forces de défense et de sécurité chargées de veiller sur les institutions républicaines et la stabilité de l’Etat», renseigne le général Moussa Fall.
Les délinquants sont avertis. Il y aura un grand renforcement de la sécurité dans les zones dangereuses. Le numérique sera au cœur des opérations stratégiques dans le domaine de la sécurité routière. En effet, pour lui, il y aura une forte surveillance du réseau routier national. «Dans le domaine de la sécurité routière, je compte accroitre nos moyens d’action par la création d’un escadron de sécurité routière dans chaque légion territoriale et le déploiement d’un peloton au profit de chaque compagnie, pour améliorer la surveillance du réseau routier national. La mise en service du centre national de formation à la sécurité routière (Cnfsr) participera à la consolidation d’une réelle expertise dans ce domaine. La révolution numérique qui a introduit de nouveaux paradigmes sécuritaires avec une transformation de la criminalité, devenue plus astucieuse et insaisissable, impose à la gendarmerie de consolider le niveau et la qualité des aptitudes de ses unités d’appui technique. La plateforme numérique de lutte contre la cybercriminalité (Pnlc) et le centre national d’identification criminelle (Cnic) seront dotés des outils d’investigation numérique de dernière génération», soutient-il.
«Je commande à chaque gendarme d’observer un strict respect des droits de l’homme et de la dignité humaine»
Le général de Division Moussa Fall a profité de l’occasion pour faire un plaidoyer. Pour lui, il est nécessaire de faciliter l’accès aux corps des officiers et sous-officiers aux femmes. La formation est incontournable, d’après le général Fall. Pour lui, il est important de mettre l’accent sur la préparation. A cela, s’ajoute, d’après lui, l’exemplarité qui doit être une exigence comportementale. «La préparation technique, psychologique et morale du gendarme n’a jamais été aussi cruciale. Nous devons insister sur la formation de nos femmes et hommes, dans les écoles et les centres dédiés, pour apporter la réponse adéquate en toute circonstance. J’exige de chacun d’entre vous une attitude irréprochable, pendant et en dehors de l’exécution du service. Je commande à chaque gendarme d’observer un strict respect des droits de l’homme et de la dignité humaine, en basant son action sur la confiance et l’écoute, qualités essentielles dans le service de la gendarmerie. Il y a une vraie préoccupation autour de la sécurité», juge-t-il.
Khadidjatou DIAKHATE