Lors de cette séance, quatre conseillers ont pris la parole pour interpeller madame le maire sur les questions relatives à l’action sociale de la mairie, les canaux à ciel ouvert mais aussi la rubrique des dépenses diverses.
Mbacké Seck : «Le nombre des sans-abris dans les rues de Dakar montre qu’il y a une frange de la population laissée en rade par notre gestion»
C’est Mbacké Seck qui a ouvert le bal pour inviter l’équipe municipale à accorder plus d’attention au volet social. «Le nombre des sans-abris dans les rues de Dakar montre clairement qu’il y a une frange de la population laissée en rade par notre gestion et pourtant, nous avons les capacités et les moyens financiers de prendre en charge ces individus. C’est des citoyens de cette ville», dit-il avant de passer aux canaux à ciel ouvert. Selon le responsable rewmiste, c’est une honte pour le Sénégal d’avoir ces plaies au cœur de la ville. Sur un autre registre, Mbacké Seck a aussi plaidé pour l’augmentation de la superficie des 10 hectares réservés à la forêt urbaine dans les 850 hectares de l’ancien aéroport.
Cheikh Guèye : «La ville de Dakar a raison de se focaliser sur la santé. Il incombe à l’État de prendre en charge le volet social»
Après ces interpellations, le maire de Dieuppeul, Cheikh Guèye a pris la parole non pour poser des questions, mais plutôt éclaircir certains points. «Je suis d’avis comme Mbacké l’a souligné que le social est très important, mais ne perdons pas de vue une chose essentielle : sans la santé, rien n’est envisageable. La ville de Dakar a raison de se focaliser sur la santé et d’ailleurs, il incombe à l’État de prendre en charge le volet social», indique le maire de Dieuppeul pour déconstruire les thèses avancées par Mbacké Seck. Sur la question des canaux à ciel ouvert, Cheikh Guèye soutient qu’ils étaient destinés à capter les eaux de pluie. «même si les canaux sont devenus des dépotoirs d’ordures, les fermer serait une catastrophe écologique. Il faut investir dans la conscientisation des populations», dit-il.
Aminatou Fall étonnée que la Caisse d’avance, qui a coûté à Khalifa Sall sa liberté, ait été ramenée
Prenant la parole, Aminatou Fall a interpellé directement Soham Wardini sur les 4 milliards qu’elle juge exorbitants pour le terrain de l’usine de pavage. Sa deuxième question était liée à la rubrique «dépenses diverses», c’est-à-dire la caisse d’avance. La deuxième adjointe au maire de Ouakam et secrétaire élue à la Ville de Dakar voulait savoir pourquoi cette rubrique qui a coûté à Khalifa Sall sa liberté a été ramenée.
En réponse, la mairesse de Dakar a précisé que les 4 milliards n’étaient pas destinés uniquement à l’achat du terrain de l’usine, mais plutôt tout le matériel qui va avec. «Il est vrai que le terrain se trouve en centre-ville, mais les 4 milliards prendront en charge les camions, les 4x4 et le bâtiment», clarifie-t-elle.
Soham Wardini : «quand j’ai demandé au président de nous permettre d’utiliser les dépenses diverses, il a répondu non. Mais…»
Et pour les dépenses diverses, la remplaçante de Khalifa Sall assure que la rubrique n’a jamais été enlevée. Cela a été voté chaque année, même si elle n’a jamais été utilisée. «Cette année, nous l’avons utilisée dans la gestion du Covid-19 parce que nous n’avions pas de quoi acheter ce riz qu’on a distribué aux 19 communes. Nous l’avons toujours votée, mais jamais utilisée parce que quand j’ai demandé au président de la République de nous la donner, il a répondu non. Nous y avons touché parce que simplement il y avait cas de force majeure. Avec la Covid, nous avons acheté du riz avec une partie de l’argent pour aider les populations», précise-t-elle. Et pourtant, Khalifa Sall disait aussi qu’il achetait du riz et du mil avec cet argent…
«Je ne cache pas ma collaboration avec l’État. Je n’ai aucun complexe»
Toujours dans la même foulée, Soham Wardini a assumé devant toute l’assistance qu’elle travaille avec l’État parce qu’elle est dans l’État. «Je ne cache pas ma collaboration avec l’État. Je n’ai aucun complexe, quand j’ai une audience, tout le monde le sait. Et tant que je serai le maire de Dakar, je travaillerai avec l’Etat».
Ndèye Khady DIOUF