Ousmane Sonko n’en finit plus avec ses visites de remerciement depuis que le calme est revenu après les événements du début de mois. Dans le cadre de ces visites, le leader de Pastef-Les Patriotes était samedi chez l’ancien député et leader du Mouvement Agir, Thierno Bocoum. Sur place, Ousmane Sonko venu remercier son hôte en a profité pour évoquer l’avenir politique du Sénégal, disant qu’il est temps que les acteurs politiques décortiquent le message que le peuple leur a envoyé. De son coté, Thierno Bocoum est revenu sur l’essence de son combat. Mais les deux opposants se sont un peu frottés sur le choix du chef de l’opposition. Si pour Thierno Bocoum, le chef de l’opposition doit être issu de l’élection présidentielle, pour Sonko ce sont les élections législatives qui doivent départager les opposants.
Ousmane Sonko poursuit ses visites de remerciement. Avant-hier, samedi, c’était au tour du président du Mouvement Alliance générationnelle pour les intérêts de la République (Agir), Thierno Bocoum, de recevoir la délégation d’Ousmane Sonko.
La rencontre qui s’est tenue à la permanence dudit Mouvement, sise à l’unité 24 des Parcelles Assainie, a été l’occasion pour Ousmane Sonko d’évoquer l’avenir politique du Sénégal. Le leader de Pastef-Les Patriotes dira qu’il est temps que les acteurs politiques décortiquent le message envoyé par le peuple sénégalais. «Nous tous acteurs politiques avons intérêt à décortiquer le message que nous a envoyé le peuple sénégalais à travers ces événements. Mais pour nous de l’opposition, si nous ne pouvons pas le faire, le peuple ne manquera pas de nous mettre dans le même sac que les gens du régime actuel», croit savoir Ousmane Sonko.
Estimant que le peuple a placé sa confiance en cette nouvelle génération de leaders politiques, Ousmane Sonko dira à l’endroit de son hôte et de tous les jeunes leaders qu’ils n’ont pas le droit de trahir cette confiance. «Mais pour ne pas trahir cette confiance des Sénégalais, il nous faut transcender nos égos. Nous n’avons pas le droit de verser dans l’adversité en se regardant en chiens de faïence. Il faut qu’on mette le Sénégal au-devant de nos préoccupations, qu’on se donne la main et qu’on travaille ensemble dans un cadre ouvert et avec un leadership pluriel. Parce que le développement du Sénégal ne se fera pas avec une seule personne ou avec une seule organisation dans le respect des principes et croyances de tout un chacun», a invité Ousmane Sonko qui assure que ce ne sont pas que des mots. «Je ne dis que ce que je crois. Parce que celui qui va accéder au pouvoir, seul Dieu en décidera».
Thierno Bocoum et Ousmane Sonko toujours opposés sur l’élection qui doit déterminer le chef de l’opposition
À sa suite, Thierno Bocoum a remercié Ousmane Sonko d’avoir fait le déplacement, assurant que les relations qu’ils entretiennent vont au-delà même de la politique. Mais, pour lui, cette visite renferme un coté symbolique en cela que Ousmane Sonko est aujourd’hui le chef de l’opposition. «Au regard de la position qu’a toujours défendu le Mouvement Agir, Ousmane Sonko est aujourd’hui le chef de l’opposition. Nous le disons parce que quand la question du statut du chef de l’opposition s’est posée, nous avions pris position, disant qu’il ne peut y avoir qu’un seul baromètre à savoir le suffrage universel qui s’exprime lors d’élection présidentielle», a estimé Thierno Bocoum, qui indique qu’un chef de l’opposition est important dans une démocratie. «Il ne doit pas être question de chercher à l’abattre. Vouloir les éliminer, c’est ignorer ce qu’est vraiment la démocratie», assure le leader de Agir.
Évoquant le dossier judiciaire, Thierno Bocoum dira que celui-ci a été parsemé de violations depuis le début. Il assure qu’en sortant massivement pour marquer leur désaccord avec le régime, «les Sénégalais ont lancé un message clair : il ne doit plus être question d’utiliser l’appareil d’État pour éliminer des adversaires politiques».
Au regard de tout cela, Thierno Bocoum appelle à son tour à une coalition des principes autour des forces vives de la nation. «Toutes les forces vives de la nation doivent y participer et d’ailleurs aucune entité ne devrait attendre d’y être conviée. Parce qu’en réalité, chacun peut être le suivant», a encore fait savoir Thierno Bocoum, ajoutant que pour ce qui est des coalitions politiques, «ça demande de l’affinité politique, ça demande d’avoir une convergence de visions».
A sa suite, Sonko a repris la parole pour camper lui aussi sur sa position selon laquelle le chef de l’opposition doit être issu du parlement et que son choix ne doit pas être rétroactif. Ce à quoi Thierno Bocoum a répliqué que c’est bien possible si la loi le dit expressément.
Sidy Djimby NDAO