«Merci de votre engagement afin de faire avancer le plaidoyer contre ce terrible et véritable fléau. Que l'Union internationale des avocats se penche sur ce sujet est une étape importante qui succède aux épisodes d'indignation répétés, de multiples condamnations par des résolutions et des combats médiatiques fruits de l'écœurement pour finalement devoir reconnaître que, malheureusement, même condamnés par le droit international, ces crimes demeurent impunis. Les violences sexuelles font aujourd'hui quasi systématiquement partie de l'arsenal de guerre, comme c'est le cas en Ukraine, mais aussi dans les conflits plus locaux au Burkina Faso, au Cameroun, en Colombie, en Éthiopie, au Mali, au Nigeria, au Congo, pour ne donner que quelques exemples. Cette thématique me tient particulièrement à cœur. C'est donc avec beaucoup d'émotion et de reconnaissance que je retrouve aujourd'hui notre cher ami le Dr Denis Mukwege. Passer des mots à l'action a toujours été notre encadrement. (…). Je ne peux que me réjouir de voir rassemblées ici tant d'éminentes personnalités de tous les horizons, tant de juristes et de représentants de barreaux à travers le monde. Car il n'y a qu'une seule façon de mettre un terme à ce fléau : dénoncer pour vaincre l'impunité et obtenir réparation et justice. Car ces atrocités continuent jour après jour à briser des vies, des familles, des sociétés entières. Je ne peux que me réjouir de voir aujourd'hui de nombreux juristes s'engager. Vous avez un rôle primordial à jouer au quotidien pour défendre les victimes de viol et obtenir réparation, ainsi que de faire condamner les responsables. Je sais combien cela va être difficile, voire souvent dangereux. (…). Dans de nombreux cas, vous êtes le principal intermédiaire entre une victime de viol et le processus à mettre en marche pour obtenir réparation. Aidez-nous! Aidez les femmes à faire respecter la loi ou à la créer là où elle tarde à intégrer les lois nationales. Car il n'y a qu'ensemble que nous pourrons faire entendre les voix de celles et de ceux qui ne le peuvent pas».
Fatou D. DIONE