Des habitants de Yeumbeul Bène Baraque ont été mis sous coupe réglée pendant des jours par un redoutable groupe de malfaiteurs, armés de couteaux et de machettes. Les brigands guettaient la nuit pour aller sillonner les rues et se faisaient passer pour des policiers en patrouille de sécurisation dans la localité.
Le gang de faux policiers doublés d’agresseurs, qui hantait le sommeil des populations de Yeumbeul et ses environs, a été démantelé par les hommes du commissaire de police, Ibrahima Diouf. Encore un autre chef d’œuvre à l’actif de l’officier de policer et ses éléments. Les malfaiteurs ont auparavant accroché plusieurs victimes à leur tableau de chasse dans les différentes localités de la commune. Ils se donnaient rendez-vous chaque nuit dans un endroit discret d’un quartier et concoctaient un plan, avant de lancer des raids contre les habitants qu’ils interceptaient dans la rue.
Les brigands se présentent comme des flics en patrouille nocturne de sécurisation dans le secteur
Samedi 12 mai, vers 3h du matin, Mansour Y. quitte son domicile et prend la direction du garage des bus-horaire Dakar-Touba, sis au carrefour 52 de Yeumbeul, aux fins d’effectuer un voyage. Mais, arrivé au marché Bène Baraque, il aperçoit un groupe de trois individus, flaire une agression et tente de rebrousser chemin. Les quidams le repèrent vite, le coincent au coin d’une rue et l’interpellent. Ils l’appréhendent et se présentent comme des policiers en civil, en opération de sécurisation pédestre. Ils déclinent leurs identités, réclament au bonhomme sa pièce et l’entraînent dans une ruelle sombre.
Ils se retirent avec leurs proies, feignent de réclamer leurs pièces et exhibent des machettes
Mais, une fois dans ladite ruelle, l’un des trois individus sort brusquement un coupe-coupe, profère des injures et plaque son arme blanche au cou du jeune garçon. Celui-ci s’étonne de l’attitude de ses interlocuteurs et commence à trembler comme une feuille morte. Il réalise avoir affaire à des gangsters armés et reste impassible, histoire d’éviter de subir les foudres des brigands, dont un autre exhibe un couteau et arrache le sac à dos de Mansour contenant ses documents administratifs. Le troisième malfrat le prend par derrière, fouille dans ses poches et prend son téléphone portable.
Ils guettent les heures creuses de la nuit et se déguisent en éléments de la brigade de recherches
Désemparé, Mansour se garde d’engager une riposte malgré tout et supplie ses détrousseurs de lui restituer ses affaires personnelles. Les agresseurs l’abreuvent d’invectives, le bousculent au sol et le somment de vider les lieux. Ils s’engouffrent dans une ruelle sombre et disparaissent dans le quartier. Mansour se résigne, reprend le chemin de leur domicile et tombe sur une patrouille des hommes du commissaire de police de Yeumbeul, Ibrahima Diouf. Informés, les policiers opérant en civil prennent la direction des agresseurs, engagent une fouille minutieuse du secteur et lancent une course-poursuite avec eux. Ils rattrapent deux des trois malfaiteurs (M. Yadd et M. Diop), les embarquent et les conduisent au commissariat de police.
Ils ont fait plusieurs victimes, dont des voyageurs, et se font coincer par une patrouille de vrais policiers
Souleymane B, une autre victime, a porté les mêmes griefs et indique avoir été encerclé par les trois agresseurs alors qu’il revenait d’une soirée religieuse communément appelée «Thiant» pour rentrer chez lui à Keur Massar. «Ils m’ont encerclé et arraché mon téléphone portable. Ils détenaient des couteaux. C’était durant la même nuit du 12 au 13 mai», a-t-il soutenu. Les mis en cause M. Yadd et M. Diop ont reconnu les faits et chargé leur compère S. en fuite. «C’est S. qui a sorti un coupe-coupe et l’a plaqué au cou du sieur Mansour. Moi, j’étais resté là à veiller au grain avec mon couteau. M. Yadd avait pris le gars par derrière et détenait aussi une arme blanche», a indiqué Diop. Tous les deux ont été déférés au parquet pour flagrant délit de vol commis la nuit avec usage d’arme blanche et usurpation de fonction.
Vieux Père NDIAYE