Le Sénégal et l’Équipe Europe se mettent d’accord pour construire une usine de vaccins contre le Covid-19 et d’autres maladies endémiques. Cette usine sera construite dans les 18 prochains mois et va produire 25 millions de doses par mois d’ici 2022. De quoi démocratiser les vaccins qui constituent le nerf de la guerre dans la riposte contre la pandémie du coronavirus.
Après que la pandémie de Covid-19 a fini de révéler la vulnérabilité de l’Afrique qui ne produit que 1% des vaccins, nos États ont décidé de rectifier le tir. Ainsi, avec l’Équipe Europe, le Sénégal va se doter d’une usine de production de vaccins contre le Covid-19. Une convention de subventions pour un projet d’établissement d’une unité de production de vaccins à grande échelle contre le Covid-19 et d’autres maladies endémiques a d’ailleurs été signée, hier, au palais de la République entre le Président Sall, le Commissaire européen en charge du marché intérieur, le Directeur de la Banque européenne d’investissement et les États-Unis. Cette décision s’est faite dans le cadre de l’initiative «Équipe Europe» pour la fabrication et l’accès aux vaccins, aux médicaments et aux technologies de la santé en Afrique. Ce projet va accroître sensiblement les capacités de production médicale et de vaccin de l’Afrique et réduire considérablement sa dépendance de l’extérieur où elle importe 99% de ses besoins en vaccin.
L’Institut Pasteur pour abriter le projet, 25 millions de doses attendues par mois
Si l’Institut Pasteur de Dakar produit déjà des vaccins approuvés par l’Organisation mondiale de la santé, il a été identifié par le gouvernement sénégalais et les Centres africains de contrôle et de protection des maladies comme hébergeur potentiel de la nouvelle usine de production de vaccins. La nouvelle installation sera construite sur des terrains adjacents aux installations de recherche existantes. L’Usine sera construite dans les 18 mois prochains et va doter le continent africain d’une unité de dernière génération pour la production de vaccins autorisés contre le Covid-19. Avec la construction de la nouvelle usine, une production de 25 millions de doses de vaccin par mois est attendue d’ici la fin de l’année 2022. A la suite de la cérémonie de signature au Palais, une délégation s’est rendue à l’Institut Pasteur de Dakar pour discuter des plans de production de vaccins avec le patron de l’institut, Amadou Sall. Pour rappel, l’Équipe Europe a déjà fourni une aide non remboursable de 6,75 millions d’euros (4,3 milliards francs Cfa) pour la réalisation d’études de faisabilité technique et la préparation de la nouvelle installation à l’Institut Pasteur de Dakar. Ce montant comprend 4,75 millions d’euros de la Commission européenne et de la Banque européenne d’investissement (Bei), 200.000 euros de l’Allemagne et 1,8 million d’euros de la France. Cela permettra également de définir et de convenir du coût total de l’investissement et des structures financières avec les partenaires sénégalais et internationaux.
Des fonds supplémentaires à l’étude
Ce n’est pas tout, puisque le ministère fédéral allemand de la Coopération et du Développement économiques (Bmz) soutient le centre de production du Sénégal avec une subvention de 20 millions d’euros (13 milliards francs Cfa) par l’intermédiaire de la Kfw, la banque allemande de développement. La France également, à travers l’Agence française de développement (Afd), a déjà octroyé deux premiers financements pour un total de 1,8 million d’euros au projet MADIBA (Manufacturing in Africa for Disease Immunization and Building Autonomy) de l’Institut Pasteur de Dakar pour les études de faisabilité et les premiers investissements. Le groupe Afd et sa filiale secteur privée, Proparco, travaillent également au cœur du groupe des partenaires techniques et financiers à structurer le projet pour finaliser un soutien financier de plus grande ampleur. La Belgique soutiendra le Sénégal dans ses initiatives pour structurer la production de vaccins et de produits pharmaceutiques, notamment avec le centre pharmaceutique Pharmapolis. Mieux, la Commission européenne examine actuellement avec les autorités sénégalaises la possibilité de mobiliser des fonds supplémentaires d’ici la fin de l’année 2021 au titre du nouvel instrument NDICI/Global Europe pour soutenir ce projet. Cela se ferait dans le cadre de l’initiative Équipe Europe, dotée d’un budget d’un milliard d’euros, pour stimuler la fabrication de vaccins et de médicaments et développer les technologies de la santé en Afrique et l’accès à ces vaccins et technologies.
Moussa CISS
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