C’est à croire que rien ne peut enlever le rêve européen aux jeunes Sénégalais candidats à l’immigration clandestine. Lundi soir, une embarcation, avec une centaine de nos jeunes compatriotes à bord, a échoué au large de Nouadhibou, après une panne de moteur. Alors que 75 d’entre eux ont été interceptés, 27 autres se seraient fondus dans la nature et sont activement recherchés par la police, dont le directeur régional était en conférence de presse, hier.
Le bateau qui les transportait pour rallier clandestinement l’Espagne ayant échoué dans les eaux mauritaniennes, plusieurs Sénégalais ont disparu dans la nature, dans la nuit du mardi au mercredi. Et depuis hier, la police mauritanienne les recherche activement dans la zone désertique du Nord-ouest du pays. «Le groupe recherché doit se trouver sur la terre ferme, caché dans des grottes ou entré clandestinement dans la ville de Nouadhibou (nord-ouest)», a révélé hier le directeur régional de la police, Mohamed Abdallahi Ould Taleb, qui faisait face à la presse. Et le responsable local de la police, cité par l’Afp, de préciser qu’en plus du groupe de 27 Sénégalais recherché, plusieurs autres de leurs compagnons d’infortune sont tombés entre les mains des autorités mauritaniennes, notamment de l’armée et de la gendarmerie qui surveillent les côtes, qui les ont remis ensuite à la police.
Le groupe de 102 personnes avait embarqué de Djifère
«75 autres Sénégalais, dont deux femmes, ont été interceptés sur le chemin de la ville ou près de leur embarcation, qui s'est échouée sur les rivages mauritaniens après cinq jours en mer», dit-il. Tout en précisant que quand ils ont été trouvés, beaucoup de ces migrants clandestins étaient dans un état de «fatigue extrême» et ont aussitôt reçu les soins nécessaires, en attendant leur rapatriement prévu pour aujourd’hui. A en croire un des candidats à l’immigration clandestine interpellés et présentés hier à la conférence de presse de la police, leur embarcation, qui tentait de rejoindre l'archipel des Canaries, a subi une panne de moteur au large du Maroc, puis a été emportée par la houle vers les eaux mauritaniennes, où elle a fini par s'échouer lundi soir. Selon El Hadji Kébé, le consul honoraire du Sénégal à Nouadhibou, interrogé par le site «Alakhbar», ces migrants sénégalais avaient perdu la route vers l’Espagne et n’avaient plus de provisions depuis trois jours, avant qu’ils n’échouent en Mauritanie. En attendant de retrouver le reste du groupe, le directeur de la police a annoncé le rapatriement pour aujourd’hui des 75 personnes interceptées.
125 autres immigrants clandestins secourus et interpellés par la police mauritanienne la veille
Avant que ce groupe d’une centaine de migrants sénégalais n’échoue lundi, au large de Nouadhibou, vendredi dernier, une autre embarcation avec 125 compatriotes, tombée en panne, a été secourue et remorquée jusqu’à la capitale mauritanienne. De même, mardi dernier, à Saint-Louis, la police a fait échouer un voyage clandestin, en interpellant 25 candidats qui attendaient tranquillement l’arrivée de l’embarcation qui devait les conduire en Espagne. C’est dire que malgré tous les risques et les nombreuses campagnes de sensibilisation, les jeunes Sénégalais croient toujours au rêve européen. Et pour cela, ils n’hésitent pas à risquer leur vie en mer, en empruntant des embarcations peu ou pas appropriées pour naviguer en haute mer.
Mbaye THIANDOUM