Le réveil fut brutal et douloureux, hier, au quartier Darou Salam 7 de Yeumbeul Comico, où une banale dispute entre deux membres de la même famille a tourné au drame. Khady S., 24 ans, couturière, a poignardé à mort son frère utérin nommé Abdou Diop, 40 ans, tapissier, au cours d’une violente prise de bec suivie d’une empoignade.
Abdou Diop a été poignardé à mort, hier, durant la matinée, par sa sœur cadette répondant au nom de Khady S. Tous les deux vivaient sous le même toit au domicile de leurs parents au quartier dénommé Allou Baay Niaax de Darou Salam 7 de la commune de Yeumbeul Comico dans la banlieue dakaroise. Selon nos informations, ils entretenaient des rapports de cohabitation exécrables dans la maison.
La belle-sœur reproche à la fille de salir son travail de ménage
Hier, une dispute a éclaté entre Khady et sa belle-sœur. Les deux jeunes femmes étaient en bisbilles autour d’une affaire bénigne. En effet, la belle-sœur nettoie la cour de la maison lorsque Khady sort des toilettes et commence à effectuer ses ablutions dans un endroit de la concession. Excédée, la dame reproche à la jeune fille de contrarier son travail de ménage en salissant la cour. Celle-ci bat sa coulpe et promet de nettoyer à nouveau les lieux avant de se rendre au boulot. Elle demande juste de lui laisser le temps d’accomplir sa prière matinale. Ces propos mettent davantage en colère la belle-sœur. Qui la gronde et débite des grossièretés. Khady s’emporte violemment et réplique aux salacités. Toutes les deux se lancent alors mutuellement des piques acerbes et échangent des énormités.
La dame interpelle son mari qui prend sa défense et insulte sa sœur cadette
La belle-sœur, noire de colère, interpelle son mari sur un ton ferme et lui demande d’intervenir. Piqué au vif, Abdou déboule de sa chambre conjugale, prend fait et cause pour sa femme et tire à boulets rouges sur sa sœur cadette. Il se plaint avec véhémence de ses présumés agissements malveillants contre son épouse dans la maison et l’insulte de mère. Ensuite, il se plaint auprès de leur mère et lui demande de recadrer la jeune couturière. Mais, avant que la maman ne place mot, Abdou revient à la charge, hurle toute sa rage contre sa frangine et la crible de toutes sortes d’épithètes. Il profère même des menaces.
Khady réplique aux diatribes de son grand-frère et le traite de tous les noms d’oiseaux
Khady, en colère, réplique aux remarques désobligeantes et autres menaces de son aîné Abdou. La jeune couturière fustige son attitude de partialité en faveur de son épouse et le défie ouvertement. Le tapissier se sent atteint dans son amour-propre, se dirige aussitôt vers cette dernière, lui rappelle son statut d’aîné et jure sur tous ses saints de lui remonter les bretelles en cas de récidive. Mais, la fille fait fi des menaces, réaffirme ses attaques par-dessous la ceinture et jure de vendre chèrement sa peau.
Abdou étrangle sa cadette, qui s’empare d’un couteau à pain et le poignarde à la poitrine pour se dégager
Abdou se jette à corps perdu sur la demoiselle et tente de la corriger. Mais, celle-ci se rebiffe, organise la résistance et se met sur la défensive. Elle s’arrache de ses griffes et court se réfugier dans la chambre de leur mère. Mais, Abdou, tel un fauve blessé, rejoint sa petite sœur dans la pièce et continue à la bastonner. Il se saisit du cou de la jeune fille et l’étrangle avec ses deux mains pour tenter de l’immobiliser. Khady se débat et tente de s’extirper de l’étau. En vain. Et par instinct de survie, elle s’empare soudain du couteau à pain traînant sur un meuble et poignarde avec rage son frangin à la poitrine, histoire de le contraindre à lâcher prise.
Il succombe à ses blessures, la fille se réfugie chez son oncle qui la livre à la police
Un violent coup de couteau qui fait rugir de douleur intense le jeune tapissier de 40 ans. Qui relâche aussitôt la demoiselle, se rend compte d’un filet de sang perlant sur le côté droit de sa poitrine, et sollicite de l’aide. Il se fait embarquer à bord d’un véhicule et se rend au district sanitaire de Keur Massar. Hélas, il décédera au cours de son évacuation à la suite d’une hémorragie interne de grande abondance. Prise de peur, Khady court à toutes jambes chez son oncle à Malika, histoire d’y trouver refuge. Mais, évitant d’être poursuivi pour recel de malfaiteur, l’oncle convainc la demoiselle et la livre aux limiers du commissariat de police de Yeumbeul Comico, où elle est présentement placée en garde à vue. Elle devrait être présentée aujourd’hui devant le procureur du Tribunal de grande instance de Pikine/Guédiawaye pour homicide avec usage d’arme blanche (couteau).
Vieux Père NDIAYE