Fallou Sène repose depuis ce jeudi au cimetière Touba-Bakhya, où des centaines de personnes l'ont accompagné jusqu’à sa dernière demeure, après la levée du corps effectuée à l'hôpital Lubke de Diourbel.
La douleur était à la fois profonde et palpable, la tristesse très perceptible sur tous les visages, hier jeudi, au moment de procéder à la levée du corps de Fallou Sène, l'étudiant tué par balle lors des échauffourées opposant étudiants et forces de l'ordre à l'Université Gaston Berger (Ugb) de Saint-Louis. C'est vers midi que parents, amis, camarades, curieux, tout comme les Sénégalais lambda, se sont retrouvés à l'hôpital régional Heinrich Lubke de Diourbel pour un ultime hommage au disparu. Chez les personnes âgées tout comme chez les plus jeunes, hommes, femmes et enfants, les sentiments de tristesse et de colère étaient sur tous les visages. Des pleurs par-ci, des crises piquées par-là, le spectacle était d'une tristesse à donner des frissons, même à ceux qui faisaient pourtant énormément d'efforts pour contenir leurs émotions.
Et lorsqu'enfin le cortège funèbre se dirige vers le petit portail situé côté nord de l'hôpital, beaucoup de gens, qui ne pouvaient plus maîtriser leurs nerfs, se sont laissé tomber sur les gravats. Deux heures après avoir fait une courte escale au village de Patar (département de Diourbel), localité où le défunt est un natif, le cortège funèbre arrive enfin au cimetière Touba-Bakhya, dans la capitale du mouridisme, la foule était de plus en plus immense. C'est d'ailleurs pourquoi l'on a éprouvé énormément de difficultés pour procéder à l'inhumation de l'étudiant Fallou Sène. Qui plus est, le désordre était indescriptible sur les lieux. Ce qui n'a diminué en rien la ferveur de la foule dispersée à divers endroits du cimetière. C'est dans cette ambiance pour le moins contrastée que Fallou Sène a été inhumé.
Moustapha DIAKHATÉ