Alors que la tension politique est au plus haut au Sénégal, l’ancien président de l’Assemblée nationale, Pape Diop, offre ses services pour le dialogue entre opposition et pouvoir. Dans une déclaration publiée hier, le leader de la Convergence libérale et démocratique Bokk Gis-Gis se prononce pour une première fois sur les raisons de sa démission à l'Assemblée nationale.
Profitant de ces derniers jours du mois de jeûne que nous avons observé à l’unisson en tant que musulmans, mais il a aussi coïncidé en partie avec le carême chrétien, Pape Diop pense que ce mois béni doit inspirer la posture de chacun d’entre nous par rapport à la situation que traverse le pays. «Certes, la tension politique prend des proportions de plus en plus inquiétantes, alors que nous nous acheminons vers un scrutin présidentiel qui charrie beaucoup de passions. Mais, nous ne devons pas perdre de vue que ce qui nous unit est plus fort que ce qui nous divise. Nous devons surtout avoir à l’esprit que ni la quête du pouvoir, ni sa conservation ne peut justifier qu’on mette en péril la stabilité du pays », explique Pape Diop.
C’est en effet, dit-il, un Sénégal stable, uni et indivisible, un pays au tissu social solide et aux institutions fortes que nous devons léguer aux générations futures. « Et c’est tout le sens de l’acte que j’avais posé au lendemain des législatives du 31 juillet 2022 en rejoignant le groupe parlementaire Benno Bokk Yakaar », dit-il encore, indiquant que son souci était d’éviter que l’hystérie dans le jeu politique ne se transpose au niveau de l’Assemblée avec tous les risques qui pouvaient en découler sur la gouvernance du pays et sur le bon fonctionnement de nos institutions.
Poursuivant, il assure que les faits lui ont donné raison avec les nombreux incidents survenus à l’hémicycle et qui ont malheureusement conduit à l’emprisonnement de deux députés. « Soucieux de l’image et du bon fonctionnement de cette auguste institution que j’ai eu l’honneur de présider, j’ai beaucoup été peiné par ces incidents malheureux et très regrettables », fustige l’ancien président de l’Assemblée nationale. Toutefois, dit-il, « j’ai bon espoir qu’en nous appuyant sur les ressorts qui nous ont toujours permis de traverser les périodes les plus difficiles sans grand dommage pour le pays, nous arriverons à préserver l’essentiel ».
Il s’agit dira-t-il, de la cohésion sociale qui a toujours été une exception sénégalaise. « Pour ce faire, il faut nécessairement renouer le fil du dialogue. Le président de la République en a émis le souhait dans son message à la Nation du 3 avril. Et nous avons tous le devoir d’y travailler afin que notre pays renoue avec cet esprit de dialogue qui a toujours fait sa réputation. », rappelle Pape Diop, assurant que pour sa part, il entend mettre à profit ses bonnes relations avec l’ensemble des acteurs politiques pour aider à réenclencher la dynamique de concertation qui a longtemps prévalu entre la majorité et l’opposition.
« Ma conviction est que l’esprit de communion, de partage, de solidarité et de pardon qui nous a animés tout au long de ce mois de Ramadan doit être préservé afin que le Sénégal soit épargné par les soubresauts que certains prédisent. C’est le lieu ici de saluer et de rendre hommage à nos guides religieux dont les prières nous accompagnent et ont permis jusque-là de préserver le Sénégal des remous qu’ont vécus ou que vivent encore d’autres pays », dit-il encore.
Sidy Djimby NDAO