L’État n’en a pas fini avec les événements de début mars qui avait mis tout le Sénégal sens dessus dessous avec un lourd bilan de plus de 10 morts. Et comme preuve de cette volonté de l’État de ne pas laisser couler, le ministre des Forces armées Sidiki Kaba fera face à la presse aujourd’hui pour évoquer la question. Cette décision de l’État tombe alors que le Sénégal continue d’être épinglé pour des violations des droits humains. Alors, est-ce une tentative du gouvernement de redorer son blason ?
Que tout le monde qui a des choses à se reprocher dans le cadre des évènements malheureux de début mars se le tienne pour dit, il ne sera pas question d’oublier cette affaire qui a couté la vie à plus d’une dizaine de Sénégalais. C’est en tout cas ce qu’on a envie de croire, après la décision du gouvernement de rouvrir le dossier. En effet, selon nos informations, c’est le ministre des Forces armées qui répondra aujourd’hui lors de la conférence de presse dénommée «Le gouvernement face à la presse» aux questions des journalistes.
Mais loin des questions qui ont été abordées jusque-là à l’occasion de ces conférences, celles d’aujourd’hui vont concerner les événements du mois de mars 2021 qui ont secoué le Sénégal. Pour cela, le ministre Sidiki Kaba va donner des réponses.
Mais des questions s’imposent à la lumière de cette information : Pourquoi c’est le ministre des Forces armées qui va tenir langue avec les journalistes sur les événements de mars ? Pourquoi pas un autre ministre, celui de l’Intérieur notamment ? Autant de questions sur lesquelles le ministre des Forces armées devra être interpellé.
Cependant, il faut dire que si un corps a été au centre de ces évènements et même des causes de son déclenchement, c’est bien la gendarmerie nationale. En effet, l’institution de la gendarmerie nationale a été fortement touchée, au point de vaciller par moments, notamment avec la démission rocambolesque du capitaine Oumar Touré, mais également par des attaques faites contre des brigades de gendarmerie. On peut également évoquer le cas des gendarmes blessés lors événements dont un qui a été amputé de la main.
Au regard de tout cela et sachant que la gendarmerie dépend du ministère des Forces armées, cela explique peut-être le choix porté sur le ministre Sidiki Kaba pour évoquer les «événements de mars 2021» avec les Sénégalais via la presse. En tout état de cause, cette décision du gouvernement intervient alors que le Sénégal continue d’être épinglé pour des violations des droits humains. Ce qui sonne comme une tentative du gouvernement de redorer son blason.
Sidy Djimby NDAO