
Le torchon continue de brûler entre le patronat de la presse et le ministère de la Communication. Dans un communiqué rendu public, le Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse du Sénégal (Cdeps) accuse le ministère de vouloir faire de la récupération sur le financement de l'Adepme octroyé à 12 entreprises de presse.
C’est dans un communiqué rendu public que le Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse du Sénégal (Cdeps) a donné sa vérité des faits sur la subvention de l’Agence de développement et d’encadrement des Petites et moyennes entreprises (Adepme) octroyé à 12 entreprises de presses, dans le cadre du Programme d’appui à l’accélération industrielle, à la compétitivité et à l’emploi (Paaice) financé par la Banque africaine de développement (Bad) depuis décembre 2021.
Cependant, le Cdeps écarte le ministère de la Communication de tout le processus. «À aucun moment, le ministère de la Communication ne s’est impliqué dans le processus de cette initiative. Nous dénonçons avec fermeté cette tentative de récupération malveillante, motivée par la volonté manifeste de manipuler l’opinion et de discréditer les responsables d’entreprises de presse», dénonce d’emblée le Cdeps qui enfonce le ministère. «Au lieu de jouer son rôle de soutien et de représentation en période de crise, le ministère de la Communication contribue à fragiliser davantage les entreprises de presse. Depuis sa prise de fonction, M. Alioune Sall n’a jamais procédé à la distribution du Fonds d'appui et de développement de la presse (Fadp). En 2024, il a volontairement ralenti la procédure, entraînant le reversement du budget alloué au Fadp au Trésor public. Contrairement à ce que laisse entendre le directeur de la Communication, ce montant est loin d’être perdu. Une loi de finances rectificative peut permettre sa récupération», fustigent les patrons de presse en contradiction avec la tutelle.
Par ailleurs, le communiqué dénonce l’annonce de la réforme du Fonds d’appui de développement de la presse (Fadp). Le patronat de la presse révoque cette procédure et appelle au respect des missions des associations de la presse. «Le ministère vient d’annoncer, en ce cinquième mois de l’année 2025, une réforme précipitée et unilatérale du décret portant sur le Fadp, sans aucune concertation avec les professionnels du secteur. Cela, alors même que le Cored est en sommeil et que la Commission de la carte nationale de presse n’a pas délivré de cartes professionnelles depuis plus d’un an. Par ailleurs, le Cdeps informe l’opinion que ses avocats ont déposé, le vendredi 2 mai 2025, le recours en référé à la Cour suprême pour une suspension des assignations de «cessation immédiate de parution ou de diffusion». Il est aussi prévu d’attaquer dans le fond l’arrêté du ministre de la Communication», contre-attaque le Cdeps.
BMS