
Passer par des voies et moyens légaux pour maintenir en vie ou plutôt sauver leur client et le maintenir sur la liste des candidats potentiels à l’élection présidentielle, c’est devenu un sacerdoce pour les avocats de Ousmane Sonko, qui usent de toutes les stratégies imaginables pour parvenir à leurs fins. Mes Ciré Clédor Ly, Khoureychi Bâ et Cie ne se privent pas de grignoter sur le temps pour agir. Ainsi, après la déclaration de pourvoi qui a été faite à la limite des six jours qui leur étaient impartis, ils ont déposé leur requête au greffe de la Cour suprême hier, presque à la fin du délai imparti. Les avocats ont soulevé 5 moyens de défense.
Dans une vidéo où il a accordé une interview à la chaîne France 24, Ousmane Sonko a déclaré que ceux qui s’empressent de dire qu’il n’est plus éligible ont tout faux et qu’il est toujours totalement présidentiable. Il a ajouté que si Macky Sall voulait l’empêcher de se présenter, il y aurait un chaos indescriptible au Sénégal, pour l’élection présidentielle prochaine. Si le leader de Pastef et ses partisans gèrent l’aspect politique du ‘’combat’’, ses avocats, pour ce qui les concerne, se grouillent comme pas possible sur le terrain juridique et judiciaire.
En véritable stratèges, ils grignotent sur les délais, histoire de retarder l’échéance et par conséquent de maintenir leur client sur la liste des candidats à la présidentielle de février prochain. L’on avait vite planifié l’audience de l’affaire de diffamation opposant Ousmane Sonko à Mame Mbaye Niang, au niveau de la Cour suprême, avant au moins deux mois ; mieux, le dossier étant dans le circuit, l’on estimait que cela n’allait pas tarder. Mais, il n’en sera rien de tout cela, car, après qu’ils ont fait leur déclaration de pourvoi, le 12 juin dernier, c’est-à-dire, presque à la fin du délai de 6 jours qui leur était imparti, les conseils du leader de Pastef ont fait la même chose pour ce qui est de la requête. En fait, on en est encore au tout début du circuit, pour ainsi dire. Car, ils ont attendu presque la fin du délai imparti par la loi organique de la Cour Suprême pour déposer leur requête, évitant ainsi la déchéance. C’est dire que les avocats ont gagné plus que deux mois.
Les conseils de Sonko ont soulevé 5 moyens de défense
Et contrairement au Tribunal d’Instance ou la Cour d’appel, la Cour suprême est tenue par des délais. La procédure étant essentiellement constituée d’écritures, il faudra d’abord que la requête soit signifiée aux parties qui doivent répondre ; une conclusion du rapporteur désigné par le président de la Chambre criminelle de la haute juridiction, avant que le dossier n’atterrisse au Parquet général qui se chargera de l’enrôlement. Il s’y ajoute que, selon nos informations, le 6 juillet dernier, la Chambre pénale statuait sur des affaires de 2021-2022. Quand on sait que l’affaire de diffamation qui oppose Ousmane Sonko à Mame Mbaye Niang a été vidée en avril 2023, donc ce n’est pas demain la veille de l’enrôlement de l’affaire. Les sages de la Cour suprême, dernier rempart de la justice, ne peuvent pas se soustraire à la procédure qui les régit.
Dans la requête déposée au niveau de la haute juridiction, les conseils de l’opposant farouche au régime ont soulevé 5 moyens de défense.
Rappelons que dans cette affaire, Ousmane Sonko a été condamné à 6 mois avec sursis et 200 millions de francs à payer à Mame Mbaye Niang à titre de dommages et intérêts.
Alassane DRAME