Sophie Gladima Siby, le ministre des Mines et de la Géologie a indiqué, hier, à l’Assemblée nationale, que l’ancien Président Abdoulaye Wade est à l’origine des morts de la brèche de Saint-Louis. Sophie Gladima Siby faisait face aux députés pour défendre le projet de budget 2019 de son ministère.
Me Abdoulaye Wade essuie, depuis hier, à l’Assemblée nationale, les tirs dans l’affaire de la brèche de Saint-Louis qui fait des morts tous les jours. Après le député Mberry Sylla, qui avait brandi une plainte, c’est au tour du ministre des Mines et de la Géologie de revenir à la charge. Devant la représentation nationale, Sophie Gladima Siby a accusé l’ancien président de la République d’être à l’origine de la situation. «Si Abdoulaye Wade avait écouté les géologues, il n’y aurait pas eu autant de morts sur la brèche de Saint-Louis. Nous étions taxés de démons, parce que nous ne voulions pas que cette brèche soit créée. Pendant 12 ans, les géologues n’étaient pas écoutés», a révélé celle qui a pourtant travaillé pendant longtemps aux côtés de l’ancien chef de l’État.
Selon elle, ce n’est pas avec le Président Wade que cette question de la brèche de Saint-Louis a été soulevée. Les colons, dit-elle, avaient le projet d’ouverture de la brèche. Mais les géologues avaient refusé. Puis, le gouverneur de Saint-Louis, avant que ce ne soit au tour du gouverneur de région. Mais les géologues ont toujours refusé. Arrivé au pouvoir, confie la ministre des Mines et de la Géologie, Me Abdoulaye Wade a forcé la main à tous pour l’ouverture de cette brèche. «Une nuit, après son ouverture, la brèche de 4 m est passée à 8 km devenant, du coup, une embouchure, un estuaire», a-t-elle déploré.
«Pas de contrat avec les Turcs sur le fer de la Falémé»
Interrogée par le député Moustapha Mamba Guirassy, sur le supposé contrat avec la Turquie sur le fer la Falémé, Sophie Gladima Siby s’est voulue très claire. A ce sujet, la ministre des Mines et de la Géologie de dire : «rien n’a été signé avec les Turcs. C’est l’intention de vouloir travailler avec quelqu’un. Les études sont en train d’être faites. Mais rien n’est encore officiel», a-t-elle rassuré le député de Kédougou. Qui, revenant sur l’exploitation de nos ressources naturelles, a évoqué les populations qui sont dans ces zones, qui ne bénéficient pas des ressources qui y sont tirées. Et ne récoltent que la misère. «C’est un drame. La prostitution est monnaie courante dans les milieux aurifères. Elles ne profitent pas à la manne de l’or. Des élèves sont sortis des écoles pour aider leurs familles. L’émigration est galopante. Il y a aussi la question de la dégradation de l’environnement. Il y a presque un an, il n’y avait pas d’eau potable. Les pertes d’activités. Les familles sont obligées de faire 10 voire 20 km pour trouver une terre arable. Les terres cultivées sont remplacées par les champs de mines», a souligné, pour le déplorer, le député-non-inscrit.
En réponse, Sophie Gladima dira : «aujourd’hui, le secteur qui rapporte le plus, c’est le secteur aurifère. Dire que nous avons raté le coche, là vous faites erreur», a-t-elle répondu à Moustapha Mamba Guirassy. «Tout investisseur qui veut de ce marbre, les portes du Sénégal lui sont ouvertes», a-t-elle indiqué. Le projet de budget 2019 du ministère des Mines et de la Géologie a été arrêté à la somme de 1 milliard 804 millions francs contre 2 milliards 099 millions francs en 2018, soit une baisse de 295.351.200 F.
Albino MANTANE