
La situation que traverse le Sénégal avec cette tension latente entre pouvoir et opposition n’est pas pour plaire à la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (Cnts). Dans une déclaration, Mody Guiro et ses camarades, après avoir craché leurs vérités, invitent les acteurs politiques à renouer le fil du dialogue pour dépasser cette situation.
C’est dans une déclaration que la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (Cnts) a manifesté sa désolation, sa déception et surtout son regret des agissements d’hommes politiques qui sont à l’origine de la tension délétère qui sévit dans le pays et dont les conséquences sont néfastes à la société et à l’économie nationale. Les camarades de Mody Guiro, dans la déclaration qui a sanctionné la rencontre syndicale, donnent leur point de vue. « Encore une fois, le Sénégal traverse une situation inacceptable du fait simplement d’ambitions d’hommes politiques qui plongent notre pays dans une spirale de violences physiques et verbales », font-ils savoir. Toutefois, ils signalent que les politiques devraient avoir mieux à faire que de se morfondre dans des détails qui n’honorent pas la nation. Car le plus important, selon eux, « au lieu d’œuvrer pour améliorer les conditions de vie des populations durement éprouvées par les conséquences de la pandémie de Covid-19, de la guerre en Ukraine et d’anticiper sur les effets de la crise bancaire intervenue ces derniers temps dans les pays développés, nos hommes politiques s’affrontent sans merci avec encore des morts de jeunes personnes dont le seul tort a été de se trouver au mauvais endroit, au mauvais moment. La Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (Cnts) considère qu’il est inadmissible que des hommes politiques, mus par leur seul intérêt, prennent en otage la population sénégalaise et installent la peur dans les ménages ».
A en croire sa déclaration, la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (Cnts) estime que les débats doivent porter sur les préoccupations économiques et sociales prioritaires du peuple sénégalais tels que : - la réduction des prix des denrées de première nécessité et de consommation courante, - l’autosuffisance alimentaire - un enseignement de qualité dans des écoles répondant aux normes requises - la primauté du privé national sur les marchés pour les grands chantiers de développement - l’équité et la justice, - la paix sociale dans tous les secteurs, - l’accessibilité des soins de santé de qualité pour tous, - le renforcement de la démocratie, - la préservation des droits et libertés des citoyens, - la construction de consensus forts sur les politiques et les programmes pour une émergence économique et sociale durable - le renforcement de la protection sociale des travailleurs, des retraités et son élargissement aux personnes non couvertes, en particulier aux travailleurs de l’économie informelle.
Cependant, les saccages et brimades enregistrés lors de ces dernières manifestations égratignent la démocratie sénégalaise qui est enviée par les autres pays africains. C’est ainsi que la Cnts, jouant son rôle de syndicalisme qui ne se limite pas seulement à la défense des intérêts des travailleurs, invite les politiques à renouer le fil du dialogue pour l’intérêt des travailleurs de tous les domaines d’activités. « Elle dénonce les saccages et les pillages perpétrés sur les magasins d’Auchan et autres secteurs stratégiques de la distribution. Ces troubles et violences qui peuvent s’amplifier durant le processus électoral impactent négativement l’économie et occasionnent des pertes d’emplois. Elles ont également des conséquences sur les secteurs sociaux de base comme l’éducation et la santé qui menacent de déclencher des actions de protestation suite à l’emprisonnement de travailleurs desdits secteurs. La Cnts condamne vigoureusement ces violences d’une autre époque et demande aux acteurs politiques de renouer le fil du dialogue pour installer notre pays dans la stabilité et dans une paix durable. Aussi, la Cnts lance-t-elle un appel à tous les leaders d’opinion d’user de leur influence pour amener les hommes politiques à dialoguer et réinstaller le pays dans le calme au nom de l’intérêt supérieur du Sénégal et des Sénégalais. Trop c’est trop et il est temps que le Sénégal retrouve sa tranquillité, car on ne peut, éternellement, vivre pareilles situations » fait savoir la centrale dirigée par Mody Guiro.
Au-delà des activités politiques, la Cnts s’est prononcé sur la dégradation du pouvoir d’achat avec le panier de la ménagère qui souffre de la cherté des produits de première nécessité et de revoir les salaires dans le privé au vue de pallier la cherté de la vie. « La Cnts exige de la commission paritaire la conclusion rapide d’un accord sur l’augmentation généralisée et de manière conséquente des salaires dans le secteur privé, compte tenu de la cherté de la vie au Sénégal. Elle envisage de mener des consultations avec les autres centrales syndicales pour organiser des actions de grande envergure pour mettre fin à la dégradation permanente du pouvoir d’achat des travailleurs et des populations. La Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (Cnts) dénonce énergiquement le comportement des entreprises multinationales, plus particulièrement les entreprises chinoises qui foulent aux pieds les lois et règlements et violent impunément les droits des travailleurs. Dans ce cadre, elle félicite et soutient l’Inspecteur régional du travail de Fatick pour sa décision courageuse d’arrêter les travaux de l’autoroute Mbour-Fatick-Kaolack, suite à l’insécurité sur le chantier de l’entreprise chinoise qui a occasionné des accidents avec morts d’ouvriers, des pieds écrasés par des véhicules et des doigts coupés par des engins », conclut le texte transmis à la presse.
Baye Modou SARR