Devant la crise libyenne, le Président Macky Sall prône une solution politique. Toutefois, ses craintes restent vives quant aux armes utilisées en Lybie et qui risquent de transiter vers le Sahel. Un autre foyer de tension.
La question libyenne s’est invitée à la conférence de presse conjointe entre le Président Macky Sall et son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, en visite dans notre pays dans le cadre de sa tournée africaine. De l’avis du chef de l’Etat sénégalais, la question libyenne est un sujet «très complexe». Et c’était pour attirer l’attention de Recep Tayyip Erdogan sur les inquiétudes du continent africain par rapport aux conséquences du conflit libyen. «L’inquiétude de l’Afrique, c’est que toutes ces armes, même si demain on a une solution en Lybie, risquent encore de transiter vers le Sahel», a fait entendre le Président Macky Sall qui rappelle la volonté de l’Union africaine (Ua) de s’impliquer dans toute recherche de solution. Une solution politique et non militaire, dit-il. «Si nous disons que nous pouvons régler le problème libyen du jour au lendemain, cela ne serait pas réaliste et juste», révèle à son tour le Président turc.
Erdogan : «Haftar est un légionnaire»
A l’en croire, le général Haftar constitue le principal problème libyen. Il en veut pour preuve ses absences répétées aux différentes négociations en Tunisie, à Moscou et à Berlin. Dans cette dernière destination, indique Erdogan, le général a préféré rester dans sa chambre d’hôtel. «Je ne pense pas qu’il se soucie de résoudre la question libyenne. Au contraire. Vous savez qu’il est soutenu par Wagner et d’autres forces sont derrière lui. Ce sont des légionnaires qui sont financés par le gouvernement d’Abou Dhabi et c’est avec ces moyens financiers que Haftar survit. Haftar est un légionnaire», s’indigne le Président turc. De l’autre côté, le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations-Unies a officiellement reconnu le gouvernement de Fayez Al-Sarraj. Ce qui lui fait dire que cette lutte menée par ces deux parties ne devrait plus être une lutte militaire. «Elle devrait mener à une résolution politique qui donne la possibilité au peuple libyen de décider de son propre sort», martèle Recep Tayyip Erdogan.
M. CISS