
Se dirige-t-on vers des mouvements d’humeur dans les prisons sénégalaises ? Il faut bien le croire. En effet, selon le parlementaire Guy Marius Sagna, «les prisonniers politiques de Rebeuss membres pour l'essentiel de Pastef ont décidé de commencer une grève de la faim illimitée ce lundi 8 mai 2023». Le député a fait cette déclaration à travers un communiqué envoyé à la presse. Trois points sont à l’origine de la décision des prisonniers. Il s’agit d’abord d’exprimer leur solidarité à leur leader Ousmane Sonko, ensuite de dénoncer leurs séquestrations illégales et enfin de dénoncer surpopulation carcérale à Rebeuss. Seulement, selon le parlementaire, «l'Etat du Sénégal, ayant eu vent de cette grève de la faim, a commencé à déplacer les détenus politiques en les changeant de chambre et de prison».
Les 257 prisonniers politiques de Rebeuss membres pour l'essentiel de Pastef ont décidé de commencer une grève de la faim illimitée ce lundi 8 mai 2023. Selon le député du groupe parlementaire Yewwi Askan Wi, Guy Marius Sagna, qui a donné l’information dans un communiqué publié hier, les détenus vont faire cette grève de la faim pour prendre position sur trois points qui interpellent leur formation politique, mais également le pays tout entier.
Selon le communiqué du parlementaire Guy Marius Sagna, il s’agit primo d’«exprimer leur solidarité au président Ousmane Sonko que le Président Macky Sall cherche par plusieurs moyens illégaux et illégitimes à liquider politiquement. Ils sont en prison mais vont résister» ; il s’agit secundo de « dénoncer leurs séquestrations illégales et dire au monde qu'au Sénégal il y a des centaines de détenus politiques (justice à deux vitesses, manque de diligence dans les dossiers politiques...) » et tertio de « dénoncer la surpopulation carcérale à Rebeuss».
Seulement, les choses ne risquent pas de se passer comme ils l’espéraient. Et pour cause, informe encore Guy Marius Sagna, «l'Etat du Sénégal ayant eu vent de cette grève de la faim a commencé à déplacer les détenus politiques en les changeant de chambre et de prison». «Libérez les 364 détenus politiques», a-t-il crié.
L’Onlpl dénonce des cas de mauvais traitements sur certains détenus aux Mac de Rebeuss et de Ziguinchor.
Dans un autre communiqué aussi publié hier, l’Observateur national des lieux de privatisation de liberté (Onlpl) informe d’emblée avoir effectué des visites dans plusieurs prisons du pays pour s’enquérir de la situation des prisonniers. «Suite aux récentes manifestations publiques, l’Observateur national des lieux de privation de liberté (Onlpl), fidèle à sa mission de prévention de la torture et des pratiques assimilées, a dépêché des équipes d’observateurs dans différents lieux de privation pour s’enquérir des conditions de détention et de pris en charge des personnes interpellées», note le communiqué.
Poursuivant, l’Observateur national des lieux de privation de liberté (Onlpl) marque ses inquiétudes quant au sort réservé à certains prisonniers dans certaines prisons du pays. En effet, renseignant qu’au cours de ces missions, «des personnes interpellées à Diourbel, Mbacké, Dakar, Bignona et Ziguinchor ont allégué avoir été victimes de mauvais traitements infligés à bord de véhicules de transfèrement et dans des locaux de garde à vue», l’Onlpl regrette que « lors de leurs visites à la Maison d’arrêt de Rebeuss et celle de Ziguinchor, les observateurs ont relevé des cas de mauvais traitements sur certains détenus».
«Fort de ces constatations, l’Onlpl exhorte les forces de défense et de sécurité, dans le cadre de leur mission régalienne, de veiller en toutes circonstances, conformément aux engagements internationaux souscrits par l’Etat du Sénégal, au respect des droits fondamentaux et de la dignité des personnes interpellées», lit-on encore sur le communiqué.
Sidy Djimby NDAO