La grande muette parle. Accusée de toutes parts de céder les terrains dans l’espace aéroportuaire Léopold Sédar Senghor, l’armée brandit un communiqué pour démentir. Une autre accusation portant sur le site de la cité Tobago lui est, en sus, portée.
Il faut beaucoup pour que l’armée sorte de ses gonds et occupe l’espace médiatique. Les militaires ont toujours observé l’omerta, mais cette fois, c’en est trop, ont-ils certainement estimé, ce qui les oblige à violer ce silence de cimetière qu’ils ont toujours observé. Les accusations sont graves et tombent dans tous les sens. Des rumeurs ont subsisté ces derniers temps, accusant l’armée de céder des terrains sur le site de l’aéroport Sédar Senghor. Hier, l’État-major des Armées, par le biais de la Direction de l’information et des relations publiques des armées (Dirpa) a sorti un communiqué pour démentir. «Depuis quelque temps, des rumeurs persistantes font état de la cession ou d’affection de parcelles de terrains dans l’espace aéroportuaire Léopold Sedar Senghor par les Armées. L’État-major général des Armées rappelle que ces allégations, fausses et dénuées de tout fondement, sont entretenues par des individus mal intentionnés animés d’une boulimie foncière et dont le seul souci est de semer le doute et la confusion au sein des populations», a martelé la Grande muette, dans le communiqué signé par le lieutenant-colonel Saliou Ngom, chargé de l’expédition des affaires courantes à la Dirpa. L’armée de préciser toutefois : «l’aéroport militaire Léopold Sédar Senghor reste un domaine militaire et ne fait l’objet d’aucune négociation ou tractation pour son aliénation», lit-on dans le communiqué.
Affaire des terrains des impactés de la cité Tobago
Ce dossier clos, un autre procès est ouvert contre les militaires. Il s’agit de celui des impactés de la cité Tobago. Selon certaines informations, 336 terrains ont été remis à leurs propriétaires, depuis 3 ans, par le président de la République, qui leur a offert le bail, mais l’armée s’oppose. Le journal «Les Échos» a interpellé le lieutenant-colonel Saliou Ngom qui a réagi. «Vous êtes en train de m’informer actuellement et moi je ne peux pas dire plus que ce qui est dit dans le communiqué, puisque c’est l’État-major qui a fait le communiqué. Je ne crois pas pouvoir apporter plus. Je n’ai jamais entendu parler de cela, c’est la première fois que j’entends parler de cela».
Alassane DRAME