Deux meurtres en trois jours et, dans la même période, une autre personne tuée par balle dont l’enquête n’a pas encore déterminé s’il s’agit d’un meurtre ou d’un suicide. Tout cela témoigne du degré de violence et de l’insécurité qui règnent actuellement à Dakar et précisément dans sa banlieue. Un fait assez inquiétant pour les citoyens qui souhaitent, de l’Etat, le minimum de sécurité. L’on comprend que quand il y a un boum démographique, il y a forcément élévation du taux de criminalité. Mais l’Etat se doit d’anticiper les choses et de trouver les moyens de réduire au maximum ce taux de criminalité. Au lendemain du meurtre de Fatoumata Matar Ndiaye, 5ème vice-présidente du Conseil économique social et environnemental (Cese), qui est suivi du meurtre aussi par balle d’Ousseynou Diop, l’Etat a tenté de réagir. Le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique avait dans la foulée, annoncé d’installation de commissariats. Mais, il est clair que l’Etat n’a pas encore trouvé la bonne formule, pour régler ce problème qui semble le dépasser.
Une agence de sécurité de proximité a été mise en place. A quoi a-t-elle servi ? Est-ce que cette sécurité de proximité est assurée ? Ne devrait-on pas faire le bilan de cette agence ou alors revoir sa mission ? Il ne s’agit pas de mettre en place des infrastructures, créer des lois et des commissariats pour espérer régler le problème de l’insécurité, si ces infrastructures ne sont pas bien équipées, si ces commissariats ne sont bien équipés, si ces lois ne sont pas appliquées. Les commissariats ne sont pas bien pourvus en ressources humaines. Pire, ils ont des problèmes de véhicules et de carburant. Comment peut-on dans ces conditions assurer la sécurité de la population ? Un commissaire de police dont nous tairons le nom disait : «il est pourtant facile de régler cette question de l’insécurité. La police connait les agresseurs et les zones criminogènes. Quand la police est bien visible dans une localité, les agresseurs désertent les lieux. Il suffit d’avoir les ressources humaines, des véhicules et assez de carburant pour montrer notre présence à tout moment. Cela décourage les agresseurs». Rien que ça ? Combien de milliards a-t-on dépensé inutilement pour des futilités ?
Dernièrement, l’Etat du Sénégal a bombé le torse pour avoir doté la gendarmerie de 65 engins blindés anti-émeutes. C’est très bien, mais ces engins, c’est pour mater les manifestants et ceux-là ne sont pas dangereux, sauf pour le régime peut-être. Il semble que ce qui intéresse vraiment ce régime, c’est la politique, c’est comment faire pour rester au pouvoir. Les Sénégalais qui sont tués, l’insécurité grandissante ne les inquiètent pas tant que cela ne concerne pas leur moelleux fauteuil. Sinon comment explique-t-on ce silence assourdissant du ministre de l’Intérieur ? Le Président, n’en parlons pas. Un chef de la brigade des douanes qui meurt par arme à feu, à Keur Massar, une dame sauvagement tuée à son domicile, dans la même localité et hier à Yeumbeul un jeune garçon qui tue son copain adolescent… Tout cela en trois jours. L’autorité compétente ne prend même pas la peine de rassurer ses concitoyens. GRAVISSIME !!!
Alassane DRAME