
Le général de Corps d’armée Moussa Fall, Haut commandant de la Gendarmerie nationale, a reçu la commission d’organisation du service de la FIEP (France, Italie, Espagne, Portugal) au Sénégal. Occasion saisie par le patron de la Gendarmerie pour faire un cours magistral sur la violence, les citoyens de type nouveau…
Le Haut commandant de la Gendarmerie nationale, le général de Corps d’armée Moussa Fall, a présidé hier la cérémonie d’ouverture de la commission organisation du service de la FIEP (France, Italie, Espagne, Portugal) au Sénégal. Ce, pour peaufiner des stratégies de sécurité voire réadapter le système de lutte contre l’insécurité grandissante, accrue par le développement du terrorisme. Face à cette situation avec pirates et émigration clandestine, ces différents pays ont jugé urgent de mutualiser leurs forces pour faire face. «Nous faisons face à des peuples plus exigeants à l'égard de leurs gouvernants, à des citoyens aux réactions spontanées et parfois très agressives dans la forme de leurs revendications. Nous faisons face à un monde de toutes les confusions, qui conçoit la violence comme un réflexe d'autodéfense, d'autoprotection ou tout simplement comme une posture légitime d'expression démocratique de son indépendance. Face à un tel environnement, notre offre traditionnelle de sécurité se trouve naturellement compromise. Les demandes de sécurité des populations imposent désormais un changement des paradigmes», souligne le Haut commandant de la Gendarmerie nationale.
Toutefois, le général Moussa Fall a profité de cette tribune pour regretter les violences socio-politiques enregistrées ces derniers temps. Il argue que le choc naturel de volontés individuelles dans un espace que nous partageons en commun est généralement alimenté par des motifs incompréhensibles. «L'évolution fulgurante des mentalités est la conséquence d'une mondialisation presque achevée. Cette interconnexion, ce brassage de cultures et manières de penser offrent aux nouvelles générations une autre perception de la notion de la liberté et des libertés individuelles. Ces dernières ont fini de confondre la frontière du droit à celle du devoir et des obligations. Ce choc naturel de volontés individuelles dans un espace que nous partageons en commun est généralement alimenté par des motifs incompréhensibles. Il est malheureusement le fondement des conflits auxquels les gendarmeries et forces de sécurité à statut militaire sont appelées à apporter des réponses justes, légales mais surtout proportionnées. Face à un tel environnement, notre offre traditionnelle de sécurité se trouve naturellement compromise. Les demandes de sécurité des populations imposent désormais un changement des paradigmes. Les forces de sécurité nationale doivent, chaque fois que c'est nécessaire, entreprendre un vaste programme de modernisation de leur outil, et d'adaptation de leur doctrine d'emploi, pour être en mesure de répondre aux défis croissants et multiformes», souligne le général.
Ainsi, le Haut commandant de la Gendarmerie nationale estime que cette organisation autour de la FIEP est un bon cadre de réflexion et d'échanges de procédés pour apporter des orientations pertinentes et efficientes à cette grande problématique de l'insécurité. «Notre association a la particularité de regrouper des modèles de forces inspirées de traditions séculaires, mais celles-ci sont aussi appelées à évoluer dans le bon sens, pour mériter encore la confiance de nos concitoyens et de nos autorités», a dit le patron de la gendarmerie. Le thème de cette rencontre porte sur : «Capacités des forces de police à statut militaire face aux menaces issues des conflits régionaux. Approche sur la Protection de l'environnement et le contrôle des flux migratoires».
Baye Modou SARR