Le Secrétariat exécutif national du Front pour une révolution anti-impérialiste populaire et panafricaine (Frapp) s’est réuni hier 5 novembre 2020 à Dakar. Lors de cette rencontre, la structure a abordé plusieurs questions de l’heure dont le dernier remaniement ministériel. Sur ce point, Guy Marius Sagna et ses camarades ont fait savoir que ce n’est pas ce que le peuple attend de Macky Sall, non sans égratigner le nouveau membre de la majorité, Idrissa Seck.
Le dernier remaniement ministériel, avec son lot de surprises, continue de faire jaser dans notre pays. Alors qu’il s’était gardé de se prononcer sur la question jusque-là, le Front pour une révolution anti-impérialiste populaire et panafricaine l’a fait hier en marge de son Secrétariat exécutif national. En effet, lors de cette rencontre, le Frapp a évoqué le dernier remaniement ministériel, disant qu’une telle décision n’est pas ce que le peuple attend du président de la République.
«Pour le Sen du Frapp, l’essentiel n’est pas un remaniement ministériel politicien et un élargissement du ‘’paaco’’ (partage du pouvoir, ndlr) national à d’autres partis politiques qui se réclamaient de l’opposition. L’urgence est dans la réduction du train de vie de l’Etat avec notamment la suppression du Cese, du Hcct, du Cndt, du Hcds. L’urgence pour le Frapp est dans la prise de mesures immédiates pour faire face à la crise économique et sociale qui frappe le peuple sénégalais, conséquence des options politiques du Président Macky Sall qui envoient notre jeunesse à l’émigration irrégulière», a indiqué le Frapp dans un communiqué parvenu à «Les Échos».
Poursuivant, le Frapp se désole du comportement du Président Macky Sall qu’il accuse d’avoir manqué à sa parole. «Le Frapp dénonce l’irresponsabilité du Président Macky Sall qui avait dit au peuple avec quelques cas de coronavirus que ‘’l’heure était grave’’ mais qui garde un silence méprisant devant les centaines de jeunes que ses politiques ont condamnés à mort dans l’océan Atlantique, dans le désert du Sahara quand ils ne sont pas recrutés par les groupes terroristes», a ajouté le document.
C’est pourquoi, assure les membres du Frapp, l’heure n’est pas à la relance d’un système néocolonial mis à nu par le coronavirus. «Il ne s’agit pas de ‘’relancer’’ le moteur d’une machine qui produit la dépendance sanitaire et pharmaceutique, la dépendance alimentaire, monétaire et budgétaire avec comme conséquences le pillage de nos ressources halieutiques, minières produisant pauvreté et chômage endémique. L’heure est aussi à l’arrêt du ‘’paaco’’ et du ‘’tong-tong’’ national dirigés par la bourgeoisie bureaucratique du Président Macky Sall», fustigent-ils.
S’exprimant ensuite sur la question de la 3e candidature et «de la manipulation des sentiments ethniques au Sénégal, en Guinée, en Côte d’Ivoire...», le Frappexprime sa grande inquiétude invitant les parties concernées à la responsabilité.
« Le Sen du Frapp appelle le Président Macky Sall, son parti et sa coalition, ainsi que les différents acteurs politiques de la Guinée et de la Côte d’Ivoire à la responsabilité. La manipulation des sentiments religieux et ethniques dans le Sénégal, la Guinée et la Côte d’Ivoire multi-ethniques, multi-religieux et multi-confrériques est irresponsable et criminelle», note encore le Frapp, qui invite «tous les démocrates ouest-africains – sans se couper des luttes quotidiennes des populations – à barrer la route collectivement aux projets de 3e candidature».
Dans son communiqué, le Frapp informe avoir été en contact, à travers ses structures et membres, avec des victimes de spoliations foncières, de démolitions de maisons, de déguerpissements, de non-orientation à l’université, de dépossession de forages ruraux, d’arriérés de salaires, de licenciements arbitraires… «Ce sont parmi ces victimes que se recrutent les candidats désespérés à l’émigration irrégulière», tranche-t-il.
Sidy Djimby NDAO