Rewmi n’a pas fini de dénoncer l’organisation de l’Internationale libérale par le Président Macky Sall. Après sa missive du 18 octobre 2018 pour se plaindre auprès de qui de droit, et faire comprendre qu’il n’allait pas prendre part à cette rencontre en tant que parti politique membre, hier, les camarades d’Idrissa Seck sont revenus à la charge. Mais cette fois, pour s’expliquer en détail et dézinguer Macky Sall.
Rewmi est très amer et il ne se cache pas pour le faire savoir. Après avoir dénoncé ce qu’il assimile à un hold-up de Macky Sall, via une lettre adressée au président de l’Internationale libérale le 18 octobre, il a fait face à la presse, hier, pour expliquer les raisons qui l’ont poussé à adopter la politique de la chaise vide. Etd’après Yankhoba Seydi, Rewmi se devait de choisir et il a choisi de ne pas prendre part au congrès de l’Internationale libérale, qui se tient dans un contexte et dans un pays où nul ne peut exprimer sa liberté et jouir de ses droits, s’il n’est membre du régime.
«Macky Sall est un maoïste de lait et de sang, encagoulé dans un masque libéral»
Pour lui, participer à cette rencontre serait synonyme de cautionnement de tout ce qui a été fait comme violations des droits de l’homme et de respect des libertés. «Tous les libéraux authentiques d’ici et d’ailleurs doivent refuser que Dakar soit cette exception négative. Macky Sall est tout sauf un libéral», tonne Yankhoba Seydi, qui martèle : «il ne l’a d’ailleurs jamais été». Selon lui, «c’est un maoïste de lait et de sang, encagoulé dans un masque libéral. Ce qui l’intéresse, à travers ce congrès, ce n’est pas la promotion des valeurs libérales. Ce qui l’intéresse, c’est plutôt comment utiliser la tribune que lui offre ce congrès, en tant que candidat sortant, pour non seulement couvrir tous les cas flagrants d’atteintes aux valeurs libérales qui ont jalonné son catastrophique mandat, mais aussi et surtout pour se refaire une santé politique avec la présence de délégués venus de l’étranger».
Lamine Bâ : «c’est la première fois que l’Internationale libérale se réunit dans un centre dit Centre de conférence Abdou Diouf»
Auparavant, Lamine Bâ a abondé dans le même sens. Il explique en effet que Rewmi avait participé à l’élaboration de cette invitation des membres de l’Internationale, pour que cette instance vienne au Sénégal. Mais, au fil des événements, ils se sont rendus compte que les deux partis membres au Sénégal que sont le Rewmi et le Pds sont complétés par un parti membre observateur, à savoir l‘Apr qui n’est pas encore membre. «Cette réunion de l’Internationale libérale aurait pu ne pas se tenir si nous avions opposé un véto. Le parti observateur, l’Apr, s’est saisi de l’événement pour en faire une affaire de son parti, alors qu’il n’est même pas encore membre pour pouvoir inviter l’instance mondiale à tenir ses assises dans notre pays», dénonce Lamine Bâ. Avant de railler : «heureusement que ce candidat, qui se dit libéral, a été investi hier et aujourd’hui par tous les partis socialistes du Sénégal. Il a été investi par l’Afp, le Ps et après-demain, par l’Internationale libérale. C’est ce qu’on appelle du syncrétisme idéologique. Nous ne l’accepterons pas ! Nous restons un parti libéral, membre de l’Internationale libérale, mais nous ne pouvons pas accepter ces forfaitures. C’est la première fois que l’Internationale libérale se réunit sur invitation dans un pays dit presque socialiste. Pour ne pas dire maoïste ! c’est la première fois que l’Internationale libérale se réunit dans un pays où les délégués seront accueillis dans un centre dit Centre de conférence Abdou Diouf, qui symbolise l’un des pères du socialisme sénégalais».
Lamine Bâ de conclure, en rappelant que quand ils se réunissent d’habitude dans un pays, ils choisissent des lieux qui symbolisent le libéralisme, la liberté… Malheureusement, au Sénégal, ils seront «accueillis dans un centre qui symbolise le socialisme, qui a retardé notre pays pendant 40 ans», cogne à son tour Lamine Bâ, qui précise que cette non-participation de Remi n’est pas contre l’Internationale libérale, mais pour des questions de respect des principes.
Madou MBODJ