Pour une première, Covid oblige, les magistrats vont aller aux élections sous un autre format. Les chambres douillettes de Saly vont certainement leur manquer. Ce week-end, l’assemblée générale qui sera suivie de l’élection du président de l’Union des magistrats sénégalais ainsi que de l’équipe qui va l’accompagner, se tiendront par visioconférence. Les votes se feront dans certaines Cours d’appel et les procès-verbaux envoyés via WhatsApp. Deux candidats sont en lice pour remplacer Souleymane Teliko.
Abdou Khadre Khawsou Diop, secrétaire général de l’équipe sortante et Chimère Diouf sont les deux magistrats candidats à l’élection du président de l’Union des magistrats sénégalais (Ums). L’un d’eux va donc remplacer le juge Souleymane Teliko, à la tête de l’Ums depuis 2017 et qui vient de terminer son mandat. Mais, cette fois, les magistrats ne vont pas en assemblée générale à Saly. Covid oblige, tout se fera en visioconférence. Les discours du trésorier de l’équipe sortante, du président sortant ainsi que du garde des Sceaux, ministre de la Justice, la lecture du rapport moral et du rapport financier, seront suivis par visioconférence. Ensuite, un lien sera ouvert pour les questions-réponses.
Et s’agissant maintenant des votes, des bureaux sont établis à la Cour d’appel de Kaolack, celle de Thiès, à Saint-Louis, Ziguinchor, Dakar, Tambacounda et Kédougou. Et chaque magistrat peut voter dans la localité où il se trouve au moment des votes. Le vote par contre nécessite un déplacement physique. Un bureau national est installé à Dakar, où tout est centralisé, dirigé par le magistrat à la retraite et ancien Président de l’Ums, Ndongo Fall. Chaque Cour d’appel envoie ses procès-verbaux via WhatsApp et le bureau va comptabiliser.
Chimère Diouf a la faveur des pronostics
Dans ce combat, Abdou Khadre Khawsou Diop n’a pas beaucoup de chance. En effet, Chimère Diouf, qui était président de Chambre à la Cour d’appel de Dakar, semble avoir plus de chance. Il semble beaucoup plus connu que son rival et il est aussi très apprécié, même par les jeunes. Cependant, étant donné qu’il s’agit d’élection, l’issue du vote pourra seule déterminer le vainqueur.
Pour sa part, le juge Souleymane Teliko quitte sans regret pour avoir été un homme de principes qui se battait pour un idéal de justice, où les magistrats pourraient faire leur travail librement sans subir de représailles d’aucune sorte. L’indépendance de la justice a été son crédo. En bras de fer permanente avec le régime, son départ va sûrement faire pousser un ouf de soulagement à ses détracteurs.
Alassane DRAME
Souleymane Téliko refuse-t-il de reprendre la sommation que lui a envoyée Madiambal Diagne ? C’est ce que l’Administrateur général du Groupe Avenir Communication SA croit. En effet, dans une note, Madiambal Diagne indique que le magistrat Téliko s'organise systématiquement pour ne pas recevoir la sommation interpellative qu’il voudrait lui servir. «Souleymane Téliko cherche à se débiner mais il n'y arrivera pas», affirme-t-il.
On n’en a pas fini avec le dossier de justice opposant le journaliste et Administrateur général du Groupe Avenir Communication SA, Madiambal Diagne, au président de l’Union des magistrats sénégalais Souleymane Téliko. En effet, alors que le journaliste a reçu l’autorisation du ministre de la Justice pour poursuivre le magistrat, ce dernier «s'organise systématiquement pour ne pas recevoir la sommation interpellative». C’est ce qu’avance Madiambal Diagne dans une note rendue publique hier. «Après avoir obtenu, conformément à la loi, l'autorisation de poursuivre M. Téliko devant la chambre criminelle de la Cour suprême, suite à de fallacieuses accusations de viol et d'escroquerie portées contre ma personne, à la barre du tribunal de grande instance de Dakar, différentes démarches et procédures ont été enclenchées. A notre grande surprise, M. Téliko s'organise systématiquement pour ne pas recevoir la sommation interpellative que je compte lui servir depuis le 6 juillet 2021», note l’avis aux médias.
Poursuivant, Madiambal Diagne d’ajouter que les huissiers de justice Me Adama Dia (huissier à Dakar et par ailleurs président de l’Ordre des huissiers du Sénégal) et Me Seynabou Diaw Faye (huissier de Justice à Thiès), commis, se sont rendus, tour à tour, à ses domiciles dakarois, à son bureau à Thiès et au siège de l'Union des magistrats du Sénégal (Ums), pour lui remettre la sommation. Avant de faire remarquer que les auxiliaires de justice ne parviennent toujours pas à trouver le président de l'Ums, de surcroît magistrat à la Cour d'appel de Thiès. «Les huissiers ont eu à faire le pied de grue devant son domicile de Scat-Urbam près de la Foire de Dakar, durant plusieurs heures et plusieurs jours de suite et Souleymane Teliko y demeure cloîtré à l'intérieur et leur refuse l'accès. Il est aussi invisible à son bureau à Thiès aux différentes descentes des huissiers», assure-t-il.
Estimant qu’il est des moments où des hommes s'assument, Madiambal Diagne rappelle que Souleymane Téliko l'a attrait à la barre en première instance et «je me suis présenté à toutes les audiences et ai subi toutes les étapes de la procédure». «Qu'il prenne ses responsabilités et vienne à la barre de la Cour suprême confirmer ou infirmer ses dires sur moi», invite le journaliste, notant que c'est la moindre des choses qu'il pourrait faire, eu égard à l'image d'homme vertueux et de principes, pétri de rigueur morale, religieuse et/ou professionnelle, qu'il clame urbi et orbi. «Dans tous les cas, la chambre criminelle de la Cour Suprême sera saisie pour connaître de cette affaire car les Sénégalais doivent savoir si Souleymane Teliko dit la vérité ou des mensonges sur mon compte. Et justice devra être rendue devant l'opinion publique que Souleymane Teliko avait voulu prendre à témoin depuis le début de cette affaire», avertit-il.
Sidy Djimby NDAO
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