Le bureau de l’Assemblée nationale s’est réuni hier pour traiter de la recevabilité de la proposition de loi pour la criminalisation de l’homosexualité de And Samm Jikko Yi portée par un groupe de députés. Et comme promis par Aymérou Gningue, elle a été bloquée par le bureau qui brandit la loi de 1966 contre les actes contre nature et la position tranchée du Président Sall sur la question pour justifier sa décision.
Ceux qui se demandaient si la proposition de loi pour la criminalisation de l’homosexualité irait jusqu'en plénière sont désormais fixés. Elle ne dépassera pas le bureau de l’Assemblée nationale qui l’a déclarée irrecevable hier, mettant ainsi fin à la procédure. La majorité, par son président du groupe parlementaire, a tenu parole en invalidant ladite proposition de loi.
Après réunion, le bureau a sorti un communiqué pour annoncer l’irrecevabilité tout en expliquant les raisons qui l’ont poussé à bloquer la proposition de loi. «Le Bureau de l’Assemblée nationale, en application des dispositions de la Loi organique qu’est le Règlement intérieur, s’est réuni le mercredi 5 janvier 2022, pour examiner la question de la recevabilité de la proposition de Loi déposée par un groupe de députés, avec à leur tête le député Mamadou Lamine Diallo, demandant la criminalisation de l’homosexualité, par une loi de la République», souligne-t-on dans le communiqué.
A en croire le document, les membres ont chacun en ce qui le concerne donné leur avis motivé sur l’opportunité d’un nouveau texte de nature législative, tendant à modifier ou à élargir les dispositions qui existent déjà dans la loi n°65-60 du 21 juillet 1965 qui a été modifiée par la Loi n°66-16 du 1er février 1966.
Évoquant la position du Président Macky Sall par rapport à la question, le bureau de l’Assemblée nationale estime qu’il n’y a pas lieu de changer la loi parce que c’est une position claire, pertinente et elle engage tout le monde. «Le peuple sénégalais s’opposant à toute forme de dépénalisation et de légalisation de l’homosexualité, qui est punie sévèrement par le Code pénal sénégalais ; il en est de même en ce qui concerne tous les actes contre-nature et des attentats à la pudeur», lit-on dans le communiqué du Bureau de l’Assemblée nationale qui soutient, pour toutes ces raisons, et conformément aux prérogatives qui lui sont dévolues, qu’il a déclaré irrecevable cette proposition de Loi.
Ndèye Khady DIOUF