Le Président Macky Sall a présidé, hier, le lancement du rapport (Pasec 2019) qui coïncide cette année avec les 60 ans de la Conférence des ministres de l’Éducation des États et gouvernements de la Francophonie (Confemen). Il ressort du rapport que 52,1% des élèves en classe de Cm1 de l’Afrique subsaharienne francophone sont en «dessous du seuil suffisant de compétences». Ce qui fait dire au patron de la Confemen que la culture générale et les qualifications professionnelles des enseignants doivent être améliorées.
En attendant le rapport du programme d’analyse des systèmes éducatifs de la Confemen (Pasec 2019) qui sera publié au cours de l’année 2021, certains chiffres contenus dans ce rapport sont effarants. En effet, en lecture, révèle le rapport, plus de la moitié des élèves, 52,1%, en classe de Cm1, sont en «dessous du seuil suffisant de compétences». Ce qui veut dire qu’ils sont dans une situation de «difficultés d’apprentissage. A ce niveau d’étude, ces élèves ont des difficultés pour comprendre des mots isolés issus de leur vie quotidienne et des phrases isolées ainsi que pour localiser des informations explicites dans des textes courts et moyens en prélevant des indices de repérage présents dans le texte et les questions», note le rapport du Pasec 2019. Contrairement à ces résultats, le Sénégal figure cependant parmi les pays dont les élèves présentent «une bonne répartition» en lecture à côté du Gabon, du Bénin, du Burkina Faso, du Congo et du Cameroun. Seulement, le Gabon arrive en tête en positionnant plus de 93% de ses élèves au-dessus du seuil de la bonne répartition en lecture. Madagascar 82,5%, le Tchad 77,8%, la Rdc 72,9%, le Burundi 71,8%, le Niger 69,9%, le Togo 61,1%, la Côte d’Ivoire 59,5% et la Guinée 55,3% figurent au bas du tableau avec la plus grande proportion d’élèves ne manifestant pas de compétences suffisantes en lecture à l’évaluation du Pasec 2019.
25,6% du budget de l’Etat attribués au secteur de l’éducation
Le rapport a également révélé que les écoles publiques ne disposent ni de ressources pédagogiques, ni d’équipements. Comme en atteste l’absence de tableau dans certaines écoles dans le monde rural. Pour sa part, le Président sénégalais s’est vanté des statistiques réalisées durant son magistère dans le secteur de l’éducation. «Le Sénégal mobilise chaque année globalement 25,6% du budget de l’Etat dans le secteur de l’éducation, de la formation professionnelle et de l’apprentissage. Si on le ramène au secteur de l’éducation nationale, c’est 15% du budget national consolidé. Pour ce qui est de la mobilisation des moyens techniques et financiers, cela représente au fond plus de 40% du budget de fonctionnement de l’Etat», indique le chef de l’Etat, qui rappelle que la mise à disposition de ces ressources a permis des progrès substantiels, notamment, avec un taux d’accroissement entre 2012 et 2020 de 27,5% des effectifs d’élèves. «Une croissance de 28.6% des effectifs d’enseignants, dont 3.000 sortants cette année et parmi lesquels 2000 sont en service. Les progrès sont de l’ordre de 28% pour les écoles et 34.4% pour les salles de classe, ce qui réduit sensiblement les abris provisoires», ajoute le Président Macky Sall.
Améliorer la culture générale et les qualifications professionnelles des enseignants
Par ailleurs, l’innovation pour ce présent rapport sur les performances et environnements de l’enseignement-apprentissage sur les 14 pays concernés par l’enquête porte sur l’enquête réalisée sur les enseignants. Et, il s’agit, de l’avis du secrétaire général de la Confemen, Rahamaen Baba Moussa, de voir si les enseignants ont les capacités d’accompagner les élèves. «Cela nous a permis de voir que nous avons de bons enseignants, mais qu’il y a un travail essentiel à faire pour améliorer les enseignements», indique le patron de la Confemen qui se fonde, dans la foulée, sur les recommandations du rapport Prosec 2019 pour dire que la fonction enseignante doit être considérée comme un métier exigeant ; de connaissances disciplinaires approfondies. Dans cette dynamique, il a plaidé pour la mise à la disposition des enseignants de ressources pédagogiques et didactiques nécessaires (livres, outils numériques notamment des équipements informatiques, logiciels, accès à des plateformes numériques), afin, dit-il, que les enseignants puissent améliorer leur culture générale et leurs qualifications professionnelles. «Pour améliorer les apprentissages scolaires de leurs élèves, la matérialisation de ces opportunités devrait s’accompagner d’un encouragement et d’une motivation de ces enseignants», martèle le secrétaire général de la Confemen. Pour rappel, la Confemen regroupe 14 pays de l’Afrique subsaharienne francophone dont le Sénégal, Burkina, Côte-D’Ivoire, Gabon, Rd Congo, Cameroun, Madagascar etc.
M. CISS
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