Suite à la déclaration d’Imam Alioune Badara Ndao, avant-hier, à la barre de la Chambre spéciale de Dakar, le Directeur de l’Administration pénitentiaire est allé voir, en prison, le religieux de Kaolack. A l’issue de leur tête-à-tête, Jean-Bertrand Bocandé a dit son pessimisme quant à la véracité des allégations de l’Imam.
L'Administration pénitentiaire a réagi à la sortie d'Imam Ndao. Celui-ci révélait, avant-hier, lors du dernier jour de cette première phase de son procès, qu’il était dans de très mauvaises conditions de détention. La déclaration avait fait réagir des militants des droits de l’homme, à l’image de Me Assane Dioma Ndiaye, qui a annoncé, hier, une saisine de la justice «pour tirer cette affaire au clair».
Il ne fallait donc surtout pas laisser passer. Et c’est ce qu’a fait le Directeur de l'Administration pénitentiaire. À travers une sortie sur les ondes de la Rfm, Jean-Bertrand Bocandé dégage en touche les déclarations de l’Imam et soutient que celui-ci est dans de très bonnes conditions de détention. «J'ai visité, en détention, Imam Ndao. Je l'ai trouvé dans sa chambre, on a beaucoup discuté et il a eu à me tenir les mêmes propos que sa chambre est surchauffée avec une odeur très désagréable et que par moments, il recevait des rayons à ses pieds», explique-t-il.
Et Jean-Bertrand Bocandé d’ajouter : «Quand je lui ai posé la question de savoir qu'est-ce que l'administration pourrait faire, il m'a répondu qu'on n'en était pour rien». Le Directeur lui-même n'était pas en mesure de sentir ni l'odeur ni la senteur encore moins recevoir les rayons qui piquaient l’imam à ses pieds… «Il est seul à pouvoir sentir la chaleur et l'odeur», dit-il, ajoutant que l’Imam est dans les mêmes conditions de détention que ses camarades détenus de droit de commun.
Les organisations des droits de l'homme réclament une enquête sur les conditions de détention de l'Imam Alioune Ndao, jugé pour terrorisme.
À la barre du tribunal, avant-hier, Imam Ndao racontait les vicissitudes de son séjour au Camp pénal, disant que sa cellule était souvent chauffée et qu’une odeur nauséabonde et nuisible y régnait également.
«Le jour où on m’a conduit au camp pénal, on chauffait la chambre où je me trouvais. Mes habits étaient imbibés de sueur et j’étais obligé de les presser pour les sécher. De plus, dans ma cellule, ils laissent passer une odeur nauséabonde et nuisible à la respiration avant que je ne mange le repas qui m’a été donné. Aussi, dans la chambre où je suis enfermé, il y a un appareil qui projette des rayons. Lorsque j’entre et je pose les pieds ça se déclenche et mes pieds tremblaient… Je sais bien que ceux qui détiennent ces appareils sont près de moi», avait narré imam Ndao en guise de derniers mots lors de son procès. Aussitôt, les organisations des droits de l'homme réclament une enquête sur les conditions de détention de l'Imam Alioune Ndao, jugé pour terrorisme.
Sidy Djimby NDAO