C’était très chaud avant-hier entre Moussa Sy et Ansoumana Danfa, à l’occasion de la réunion organisée par les alliés au niveau des Parcelles Assainies. À l’occasion, Moussa Sy a présenté son bilan qu’il présente comme élogieux avant de réaffirmer son ancragedans la majorité présidentielle. Un bilan que Ansoumana Danfa a complètement peint en noir indiquant qu’il ne le défendra pas. Mieux, a-t-il révélé au cours de la rencontre, il a écrit au chef de l’Etat pour lui demander l’exclusion de Moussa Sy de la coalitionBennoBokkYakaar.
Très attendu pour les arbitrages qu’il aura à faire à son retour de New York où il est présentement pour les besoins de l’Assemblée générale des Nations-Unies, le Président Macky Sall, président de la grande coalition au pouvoir, devra user de ses talents de négociateur pour s’éviter des votes sanctions.Comme presque partout, ses alliés dans la commune des Parcelles Assainies ne sont unis que dans leur désunion. Avant-hier, ils se sont réunis chez le doyen Baba Waguéà l’effet d’examiner la situation politico-locale des Parcelles Assainies. La rencontre, qui avait vu la participation de Moussa Sy, curieusement sans aucun membre de l’Apr (parce qu’ils n’étaient pas invités) a été très houleuse.
En effet, rapportent nos sources, après que Omar Lo, le coordonnateur et responsable de l'Afp, a fini de camper le débat sur la préparation et l'enjeu des prochaines joutes électorales du 23 janvier 2022, le maire Moussa Sy a présenté à l'assistance son bilan et réaffirmer son ancrage dans la coalition Bby.
Moussa Sy traite certains opposants de «bandits»
Sur les stratégies à dérouler pour contrer les velléités de l’opposition Moussa Sy de dire qu’il faudra bien surveiller le processus électoral, parce que, dit-il, l’opposition en face, ce ne sont pas des enfants de chœur. Rappelant les évènements de mars dernier, Moussa Syindique qu’il y a «des bandits» parmi eux.«Les personnes que nous avons en face, ce sont des bandits. Il faut qu’on sécurise le processus pour éviter des surprises. Que chacun prenne ses responsabilités à son niveau pour se sécuriser et sécuriser ses militants. Pour ma part, le moment venu, je prendrai toutes mes responsabilités», a dit Moussa Sy.
Le maire des Parcelles Assainies, toujours lors de cette rencontre, a indiqué qu’en militant discipliné puisqu’ayant rejoint la majorité, il va attendre l’arbitrage de la coalition sur le candidat.
Les vérités crues de Danfa à Moussa Sy
Ansoumana Danfa, qui le supporte à peine, dès sa prise de parole, va l’attaquer ouvertement. Non seulement sur sa gestion, mais aussi sur son désir de se présenter comme candidat à sa propre succession. «En 2014, nous n’étions pas avec vous dans une même coalition ; vous étiez avec Khalifa Sall. Personnellement, je ne défendrai pas votre bilan et BennoBokk Yakaar ne défendra pas votre bilan, parce que nous ne vous avons pas investi. C’est la coalition Taxawu Dakar qui vous avait investi. Vous nous insultiez, vous nous traitiez de fraudeurs. J’ai écrit au Président Macky Sall pour lui dire de ne plus vous convier dans les réunions de la conférence des leaders de BennoBokkYakaar. Je demande que vous soyez exclu de Benno BokkYakaar pour indiscipline. Ma position, c’est tout sauf Moussa Sy. Nous présenterons un autre candidat issu des rangs de BennoBokkYakaar. vous ne devez pas être le candidat de BennoBokkYakaar, ici au niveau des Parcelles Assainies, et vous ne le serez pas», s’est attaqué à lui Ansoumana Danfa. Avant d’ajouter : «je vais réunir tous les mécontents, tous ceux qui ne sont pas contents de votre gestion pendant ces douze années : majorité comme opposition ; les mécontents de la décision de la conférence des leaders, si jamais ils se prononcent en votre faveur, pour que cette décision soit sanctionnée par un vote sanction».
L’opposition prise très au sérieux au niveau local
Pour sa part, Waguéa plaidé en faveur de l’unité, en disant que le Benno ne doit pas sous-estimer l’opposition. Il invite tout le monde à travailler main dans la main, en tant que sage et pour avoir vécu bien des situations et des élections. «Si on n’est pas uni, on court à notre perte. À notre risque, parce que Taxawu qui nous a fait perdre des élections en 2014, c’était du Benno contre Benno. Il ne faut pas donc minimiser l’opposition, parce qu’elle est aussi capable de surprise».
Madou MBODJ