Après avoir été présenté, hier, devant le procureur de la République du Tribunal de Grande instance de Dakar, le Président-directeur général (Pdg) de l’institut supérieur de l’entrepreneurship et de gestion (Iseg), Mamadou Diop, a bénéficié d’un retour de parquet. Outre le détournement de mineure et le viol suivi de grossesse retenus tout au début contre Diop-Iseg, l’incitation à la débauche et l’abus d’autorité ont été aussi greffés au dossier.
Ça sent fortement le roussi pour le Pdg de l’Iseg, Mamadou Diop, à cause de ces deux autres incriminations pénales d’incitation à la débauche et d’abus d’autorité visées par les flics de la Division spéciale de lutte contre la cybercriminalité (Dslc). Qui ont bouclé, hier, leur enquête préliminaire aux allures d’un feuilleton judiciaire à caractère sexuel, qui impliquent la chanteuse de «Sen P’tit Gallé», Dieynabou Baldé, dite Dieyna, et le sieur Diop.
Les bailleurs de Dieyna et les résultats d’enquête technique enfoncent Diop-Iseg
Même si durant toutes les phases de la procédure d’enquête préliminaire, Mamadou Diop a réfuté avec véhémence les charges retenues contre lui, il demeure cependant constant et établi pour les enquêteurs de la Division spéciale de lutte contre la cybercriminalité (Dslc) que le mis en cause n’est pas pour autant blanc comme neige dans l’affaire. Car beaucoup d’éléments de l’enquête militent en défaveur de l’homme d’affaires. Quand les différents bailleurs de la jeune chanteuse ont défilé devant les enquêteurs, ils ont en effet mouillé le mis en cause, qui continuait néanmoins à nier catégoriquement les faits. Malgré tout, les bailleurs ont maintenu leur position et ont déclaré tous avoir vu à plusieurs reprises le sieur Diop à des heures tardives de la nuit dans l’appartement de l’ancienne candidate à l’émission Sen P’tit Gallé sur la Tfm. Ainsi, pour confirmer leurs dires, l’un d’eux a pris à témoin son fils, qui va tout le temps au lit à des heures creuses de la nuit.
Le garçon a abondé aussi dans le même sens. Il a déclaré aussi sur Pv devant les enquêteurs que Diop-Iseg venait tout le temps à bord d’un véhicule et se garait devant l’immeuble pour guetter la sortie de la gamine. Qui sortait plus tard et embarquait à bord avant de disparaître avec lui. «Il m’arrivait des fois de le voir dans la pénombre à partir de notre balcon ou de notre terrasse au pied de l’immeuble à bord de son véhicule. Quelques instants après, la fille descend, monte dans la voiture et s’en va avec lui», a soutenu le fils d’un des logeurs de Dieyna. Mais, malgré ces allégations, le mis en cause continuait à verser dans ses dénégations. Ceci, même au cours des phases de confrontation devant les flics enquêteurs. Mais, pour le coincer, les limiers ont eu recours à des moyens techniques légaux, dont les conclusions se sont révélées compromettantes pour lui.
Dieyna crée un compte, utilise un faux profil avec la photo de sa copine et appâte l’homme d’affaires
Quand Dieyna est tombée enceinte, elle a accusé Diop-Iseg d’en être l’auteur. Mais, ce dernier a catégoriquement réfuté la paternité de la grossesse. Désemparée, la demoiselle rumine sa rage, mijote un plan de vengeance et y associe ses deux amies ainsi que son frère Aly Baldé. Ainsi, elle décide alors de piéger l’homme d’affaires. Mais, par souci d’efficacité, elle crée un compte, utilise un faux profil avec la photo d’une de ses meilleures copines et se met ensuite à draguer Diop via des envois de messages d’amour. En fait, le plan de la fille consistait à se présenter comme étant celle sur la photo, mais aussi d’appâter Diop par des déclarations d’amour, histoire de lui faire croire sa ferme intention de coiffer au poteau Dieyna puis prendre sa place.
Le Pdg de l’Iseg mord à l’hameçon et se retrouve en plein dans le piège
Le manège fonctionne. Car, durant les différents «tchats», rapportent nos informateurs, Diop ignorait avoir affaire à Dieyna Baldé, qui lui fixe un rendez-vous, toujours par écrit, dans une auberge. Elle alerte sa copine, qui entre en action et se rend au lieu convenu. Dieyna et son frère Aly Baldé s’invitent au rendez-vous galant et se planquent dans des coins de l’auberge. Mais, à peine Diop se met-il à poil qu’ils sortent de leur cachette et commencent à proférer des injures. Aly se positionne dans un endroit avec son téléphone portable, braque l’objectif de la caméra activée sur Diop, qui panique, se couvre en catastrophe avec un drap de lit et tente de masquer l’œil de la caméra du cellulaire (la vidéo circule sur la toile).
Ce que la fille, ses deux copines et son frère Aly Baldé risquent dans leur plan anti Diop-Iseg
Même si la chanteuse a réussi à coincer Diop dans une auberge avec la complicité de ses deux copines et de son frangin, elle encourt cependant des incriminations pénales de même que ses acolytes. En effet, après une analyse froide des faits, les enquêteurs ont visé des infractions de cybercriminalité, notamment l’association de malfaiteurs, détention et diffusion illicite d’images et de données à caractère personnel via internet, et séquestration au préjudice de Diop. La bande à Dieyna a reconnu sur toute la ligne devant les enquêteurs les charges visées. Ceci, après que Diop a saisi d’une plainte les flics de la division spéciale de lutte contre la cybercriminalité contre la gamine et Cie. Qui a déposé à son tour une plainte contre lui à la brigade des mœurs du commissariat central de Dakar. Mais, vu la nature du dossier, les limiers de la cybercriminalité ont piloté les deux plaintes.
Sur instructions du parquet, la procédure d’enquête éclatée en deux, dont celle contre Dieyna et Cie par transmission en l’état
C’est aux dernières minutes que la procédure d’enquête préliminaire des flics de la Dslc a été scindée en deux parties, sur instructions du parquet de Dakar. En l’occurrence celle du Pdg de l’Iseg et celle de la chanteuse et sa bande d’acolytes, qui a été toutefois envoyée par transmission en l’état. A charge maintenant pour le parquetier d’apprécier. Ce qui veut dire en termes clairs que l’épée de Damoclès de la justice reste toujours suspendue au-dessus de la tête de la musicienne et de ses compères, qui ne sont pas encore sortis de l’auberge.
Diop-Iseg risque de faire tomber d’autres têtes, dont le fabricant du certificat de naissance de la fille
L’affaire Diop-Iseg pourrait entraîner l’arrestation d’autres individus. Notamment le fabricant du certificat de naissance de la chanteuse, dont les références ne sont pas les mêmes que celles de la pièce d’identité nationale de celle-ci. Des anomalies ont été constatées dans les documents. Et même s’il y a un jugement supplétif obtenu lors d’une audience foraine et consécutif au retard dans sa déclaration de naissance, rapportent nos interlocuteurs, la gamine ne s’est pas pour autant présentée physiquement pour se procurer ledit extrait de naissance. Ce qui suscite la curiosité des enquêteurs, qui doutent de la légalité ou de l’authenticité du document et soupçonnent des individus tapis dans l’ombre d’avoir confectionné à la va-vite le papier administratif.
Vieux Père NDIAYE