
La Cour suprême a statué en matière de référé sur le recours portant suspension de la mesure prise par le ministre de la Communication coupant le signal de télévision de Walfadjri. Le juge des référés a prononcé le rejet de la requête de Walf, au motif que la mesure est exécutée dans sa «presque totalité» et que le groupe Walf n’a pas présenté de motif sérieux prouvant le péril. Et pourtant le Parquet général, bras du ministère de la Justice, donc de l’Etat, avait requis la suspension de la mesure.
A moins que la Coordination des organisations de presse (Cap) ne réussisse à trouver un consensus avec le ministre de la Communication, le signal de la télévision Walfadjri restera coupé jusqu’au 1er juillet comme en a décidé Moussa Bocar Thiam. Hier, le groupe de Cheikh Niasse a vu son recours en suspension rejeté par le juge des référés de la Cour suprême. Pour motiver sa décision, le juge de la Chambre administrative, statuant en matière de référé estime, en substance, que Walfadjri, dans sa requête, ne justifie pas d’un péril grave et imminent. Il n’y a pas péril en la demeure, autrement dit, pour le juge, si l’on s’en tient à la requête déposée par Cheikh Niasse et son groupe. Le juge d’ajouter encore que la mesure est «presque exécutée dans sa totalité». C’est-à-dire, sans trop exagérer, que selon lui il ne reste qu’environ une semaine puisque la mesure est exécutée pendant plus de 20 jours. Une motivation qui laisse bouche bée les avocats du groupe Walf. Ce, surtout qu’un jour sans télévision, c’est des millions peut-être qui sont perdus.
Le Parquet général était pourtant du côté de Walf
Pourtant, en ce qui le concerne, le Parquet général a été du côté de Walf. En effet, faisant ses réquisitions, le représentant du ministère public a requis la suspension de la mesure prise par le ministre, comme l’a souhaité justement Walf. Mais, il n’a pas été suivi par le juge.
Rappelons que c’est suite à la diffusion en direct des manifestations des 1er et 2 juin que le ministre de la Communication a pris un arrêté ordonnant la suspension du signal de la télévision Walfadjri. Une décision contestée par Cheikh Niasse et son équipe qui dénoncent d’abord l’illégalité de la mesure prise par le ministre. Une requête en annulation ayant été déposée devant la Chambre d’accusation, le groupe Walf a aussi saisi en urgence le juge des référés pour demander la suspension de la mesure, en attendant de l’annuler, pour motif d’illégalité. Mais, le juge des référés n’a pas suivi. Il estime qu’il n’y a pas péril.
Alassane DRAME