Après que les enseignants ont élaboré un document de diagnostic et de propositions sur l’impact du Covid-19 sur l’enseignement privé depuis le 23 avril dernier et l’ont envoyé au ministre de l’Education nationale, le gouvernement qui avait fait la promesse d’allouer des ressources financières aux écoles privés, dans le cadre du Programme de résilience économique et sociale, tarde à honorer sa promesse. Ainsi, en vue de la réouverture des classes, l’intersyndicale de l’enseignement privé estime qu’il n’est pas «humain» de parler de reprise sans pour autant payer aux enseignants leurs salaires de mars et d’avril.
A l’image des autres secteurs, le sous-secteur de l’enseignement privé du Sénégal est très impacté par la pandémie du Covid-19. C’est la raison pour laquelle le gouvernement avait fait la promesse d’allouer des ressources financières aux écoles privées dans le cadre du Programme de résilience économique et sociale. Ce, suite à l’alerte lancée par l’intersyndicale Snecs-Udepl-Sudes de l’enseignement privé sur la situation déficitaire de la trésorerie des écoles privées pouvant générer l’incapacité de payer les charges de fonctionnement dont les salaires des personnels. A cet effet, un document de diagnostic et de propositions a été élaboré par l’intersyndicale de l’enseignement privé avant d’être adressé au ministre de l’Education nationale, le 23 avril dernier, soit un mois après la décision du président de la République de fermer les établissements publics et privés. Cependant, la tutelle semble faire la sourde oreille.
En effet, jusqu’ici, la promesse étatique d’allouer des ressources financières aux écoles privées n’est pas encore exécutée. Du coup, des interrogations légitimes surgissent sur le montant qui sera alloué à l’enseignement privé, sur les critères d’attribution, ainsi que sur les charges visées. «Au moment où le gouvernement décide de rouvrir les écoles, rien n’est encore décidé qui puisse apaiser l’inquiétude des acteurs de l’enseignement privé», fait remarquer l’intersyndicale de l’enseignement privé dans un communiqué. Pire, l’intersyndicale se désole de constater que la tutelle a sollicité des gouverneurs la mise en place de comités régionaux de préparation de la reprise en ignorant royalement l’implication du sous-secteur de l’enseignement privé.
En tout cas, parmi ces préalables à la reprise prochaine des enseignements, l’intersyndicale martèle avec force que le paiement des salaires non encore versés ne peut être ignoré. «Est-il humain de parler de reprise à des enseignants qui n’ont pas encore reçu leurs salaires de mars et d’avril ?», s’interrogent les acteurs de l’enseignement privé qui précisent, dans la foulée, qu’ils ne comptent pas déléguer la responsabilité de représenter les enseignants du privé. Aussi, ces acteurs ont-ils invité le ministre de l’Education nationale «à diligenter le versement de l’appui financier du Programme de résilience à tous les ayants-droit, dans le respect strict des principes de transparence et d’équité» ; en plus de réclamer plus de considération de la part de la tutelle, notamment en ce qui concerne leur implication dans les dispositifs locaux de préparation de la reprise des activités d’enseignement-apprentissage.
M. CISS