Les établissements privés catholiques sont-ils laissés en rade par l’Etat du Sénégal dans la distribution de produits sanitaires pour la reprise des cours ? Certains enseignants en sont convaincus. Ils n’ont reçu qu’une bouteille sur tous des produits. Ainsi, les privés catholiques ont repoussé de leur propre chef la reprise des cours jusqu’à jeudi.
La reprise des cours pour les élèves en classe d’examen, prévue pour aujourd’hui, se fera sans les établissements privés catholiques. C’est l’Office diocésain de l’enseignement catholique de Dakar qui l’a fait savoir dans une note. «Nos écoles ne sont pas prêtes à recevoir les élèves le 2 juin, pour non-respect du protocole sanitaire par les responsables dédiés», a fait savoir Abbé Georges Guirane Diouf. Le directeur de l’Office de s’expliquer davantage : «une telle mesure est motivée par la conscience de ne pas mettre la vie des élèves, des personnels et de leurs familles en danger». En fait, si le diocèse en est arrivé à ce point c’est que l’Etat qui avait promis monts et merveilles pour une bonne reprise, n’a fourni aux établissements privés catholiques (Notre Dame, Institution, etc) qu’une infime partie des produits sanitaires, par rapport à leurs besoins. Nos sources nous soufflent qu’en réalité, les établissements n’ont reçu…qu’une bouteille de Madar…qu’une bouteille de gel hydro-alcoolique et…qu’un lavoir, pour des établissements qui reçoivent près de 500 élèves et personnels compris. Un acte qui a frustré même certains enseignants du privé catholique qui estiment que l’Etat du Sénégal ne les respecte pas et ne veut pas prendre en compte leurs besoins, comme il l’a fait avec les autres établissements privés. Du coup, plusieurs établissements privés catholiques se sont débrouillés, avec l’appui des parents d’élèves, pour s’offrir assez de gels et autres produits désinfectants. Certaines écoles n’étant pas pour le moment assez bien dotées de ces produits, le diocèse a décidé de repousser la reprise jusqu’à ce jeudi.
Une note circulaire est adressée aux parents d’élèves pour les en informer. Dans le document, il est ainsi mentionné : «veillez à ce que votre enfant prenne le petit-déjeuner à la maison avant de venir. Si votre enfant est asthmatique, drépanocytaire ou diabétique, nous vous conseillons de le garder à la maison. S’il est souffrant, il ne doit pas venir». Des mises en garde qui rendent encore plus sceptiques les parents d’élèves quant à une bonne reprise des cours.
Alassane DRAME