
Suite à la reconduction du bureau exécutif national du Syndicat des travailleurs de la justice dirigé par Ayé Boun Malick Diop, des voix se sont élevées pour s’insurger contre ce coup de force. Les dissidents, par le biais de Me Abdoulaye Mboup, envisagent de démissionner du Sytjust et de mettre sur pied un syndicat parallèle. Une décision loin d’ébranler le nouveau secrétaire général Ayé Boun Malick Diop.
A peine le bureau exécutif national du Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust) installé, au sortir de leur congrès de ce weekend à Saly, les démons de la division ont refait surface, après l’accalmie notée entre le bureau sortant et l’aile dissidente pilotée par Me Abdoulaye Mboup. En effet, celui-ci, par ailleurs coordonnateur du comité de pilotage pour l’organisation du congrès, conteste le nouveau bureau qui, à l’en croire, a été élu en total désaccord avec les textes et règlements qui régissent le Sytjust. Tout comme le bureau sortant qui a, dit-il, prolongé son mandat de deux années supplémentaires en toute illégalité. Ainsi, très remontés contre la manière dont le nouveau bureau a été installé, Me Abdoulaye Mboup et ses camarades envisagent de mettre en place un syndicat parallèle du Sytjust qui est, à les en croire, pris en otage par son secrétaire général, en l’occurrence Me Ayé Boun Malick Diop.
Mieux, Me Mboup annonce qu’ils vont démissionner de toutes les instances du Sytjust, avant de demander la mainlevée des check-off qui sont les montants prélevés pour alimenter la caisse sociale. Revenant sur le congrès de ce weekend, qui a abouti à la reconduction de Boun Malick Diop, Me Abdoulaye Mboup accuse le secrétaire sortant d’avoir fait un coup de force pour se maintenir à la tête du Sytjust. Il en veut pour preuve le déroulement du vote qui n’a pas été fait dans les règles de l’art. Contrairement aux délégués qui doivent voter, il accuse le secrétaire général sortant d’avoir rempli la salle d’invités, dont certains ne sont pas des délégués. Rien que la Chancellerie a dépêché 50 personnes à ce congrès. Ainsi, en dépit de leur volonté de faire vider la salle pour permettre aux délégués de voter, le patron du Sytjust a dit niet. Pire, il aurait refusé de mettre à la disposition de l’aile dissidente le fichier de tous les délégués. Autant de raisons qui ont poussé Me Mboup et ses camarades à quitter le congrès. Pourtant, révèle-t-il, un consensus a été trouvé entre les deux parties avant le vote, pour que le poste de secrétaire général revienne à Ayé Boun Malick Diop et le poste de secrétaire adjoint à la partie dissidente, ainsi que d’autres postes stratégiques. Un protocole que le SG n’a pas respecté. Toutefois, après que la partie dissidente a quitté la salle, ils sont revenus à de meilleurs sentiments, par l’intermédiaire des médiateurs. Et, c’était pour les informer que le congrès sera renvoyé à une date ultérieure. Seulement, à sa grande surprise, alors qu’il était sur le chemin du retour, il a appris que le bureau a été installé.
Me Ayé Boun Malick Diop : «Ils m’ont combattu, ils ont perdu»
De son côté, le nouveau secrétaire général du Sytjust minimise et estime que ses détracteurs sont libres de mettre en place un syndicat parallèle. Seulement, il révèle que le Sytjust est le seul syndicat dont les mots d’ordre seront suivis par les travailleurs de la justice. A l’en croire, les dissidents sont minoritaires et ne remplissent pas les conditions pour diriger un syndicat. Pour être membre du syndicat, dit-il, il faut acheter une carte de membre et s’acquitter du paiement du check-off. Poursuivant, il conteste toute compromission avec l’aile dissidente. «Si Me Mboup et ses camarades étaient représentatifs, ils n’auraient pas besoin de compromission. Je suis allé au vote parce que j’étais sûr de gagner. Ils se sont rendu compte que j’étais majoritaire et ils sont partis. Ils voulaient faire un deal sur le dos du Sytjust et j’ai refusé. Ce n’est pas à moi de donner des postes. Ils m’ont combattu et ils ont perdu», martèle Ayé Boun Malick Diop.
Moussa CISS