Présidant hier mercredi 28 août 2024, la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres, au palais de la République, le président de la République a donné les motivations quant à sa décision de dissolution du Haut Conseil des Collectivités territoriales (Hcct) et du Conseil économique, social et environnemental (Cese). Selon Bassirou Diomaye Diakhar Faye, cette proposition entre dans le cadre du raffermissement des réformes constitutionnelles, l’amélioration continue du processus de prise de décision des pouvoirs publics et la rationalisation systématique des charges de l’Etat.
A l’entame de sa communication, lors de cette réunion hébdomadaire, le président de la République est revenu sur l’organisation de la 130ème édition du grand Magal de Touba et l’importance stratégique du développement maitrisé des cités religieuses. Le chef de l’Etat s’est félicité de toutes les mesures prises en vue du bon déroulement de l’évènement malgré les fortes pluies enregistrées durant cette période d’hivernage. Il a indiqué au Premier ministre la priorité qu’il accorde au développement des cités religieuses du Sénégal, notamment la ville de Touba, deuxième agglomération du pays en termes de population après la capitale nationale, Dakar. Diomaye Faye a rappelé au gouvernement que Touba devra bénéficier d’un programme spécial d’aménagement et de développement urbain intégrant des volets importants relatifs à l’amélioration des réseaux d’assainissement et des systèmes d’approvisionnement en eau potable.
Par ailleurs, poursuit le communiqué, «en prélude à la célébration prochaine du Maouloud, il a demandé au gouvernement de mobiliser les services compétents de l’Etat ainsi que les moyens logistiques adéquats afin d’assurer une bonne organisation des commémorations de la naissance du Prophète Mouhammad (Psl) sur l’étendue du territoire national».
Alors que le débat politique est dominé depuis quelques jours par sa volonté de supprimé le Haut Conseil des Collectivités territoriales (Hcct) et le Conseil économique, social et environnemental (Cese), le chef de l’Etat a informé le Conseil avoir convoqué l’Assemblée nationale en session extraordinaire sur un projet de loi portant révision de la Constitution. «Cette proposition entre dans le cadre du raffermissement des réformes constitutionnelles, l’amélioration continue du processus de prise de décision des pouvoirs publics et la rationalisation systématique des charges de l’Etat, différents piliers de la doctrine de transformation de la gouvernance publique voulue à travers la mise en œuvre accélérée du Projet», informe le document.
Evoquant la question du renforcement de la place de l’Enseignement supérieur et de la Recherche dans la dynamique du Projet, le président Faye a signalé la nécessité d’une évaluation prospective des réformes et programmes issus des décisions des concertations nationales sur l’avenir de l’Enseignement supérieur d’août 2013. Il s’agit, à partir de cet exercice d’introspection, de repenser en profondeur la politique nationale d’enseignement supérieur, sur la base des résultats et performances du système éducatif national dans sa globalité.
«Mieux superviser les formations et les diplômes délivrés par les établissements d’enseignement supérieur privés»
A cet effet, poursuit le document, Diomaye Faye a demandé au gouvernement de réfléchir sur un modèle économique pour les universités publiques et pour l’enseignement supérieur, la recherche et l’innovation en général. «Dans cet esprit de transformation, il a souligné l’impératif d’une optimisation des dépenses en veillant à la cohérence de la carte universitaire, avec un accent particulier sur les curricula, les infrastructures, les équipements, les enseignants, les étudiants, les personnels administratif, technique et de service. A cet égard, il a indiqué la nécessité de renforcer les missions et les moyens d’action de l’Autorité nationale d’Assurance Qualité de l’Enseignement supérieur (Anaq-Sup), entité qui doit mieux superviser les formations et les diplômes délivrés par les établissements d’enseignement supérieur notamment privés», note encore le communiqué du conseil. Qui précise que dans le même élan, le chef de l’Etat a insisté sur «l’urgence d’un Plan maitrisé de recrutement d’enseignants dans le supérieur en assurant l’amélioration continue du taux d’encadrement des étudiants ainsi que la gestion juste du cas préoccupant des vacataires en service dans les universités et établissements d’enseignement supérieur public».
Revenant sur le lancement historique réussi du premier satellite du Sénégal Gaindesat 1A le 16 août 2024, aux Etats-Unis, le président de la République a adressé ses vives félicitations à l’ensemble de l’équipe du projet pour le travail exceptionnel accompli et l’engagement collectif exemplaire qui ont permis cette innovation majeure dans la politique spatiale du Sénégal. «Il a demandé au ministre en charge de la Recherche et de l’Innovation de maintenir le cap des investissements pour consolider les performances réalisées dans le développement du spatial, en mobilisant davantage l’Agence sénégalaise d’Etudes spatiales (Ases) et toute l’expertise nationale autour des impacts de ce projet majeur qui intègre notre doctrine endogène d’un Sénégal souverain », lit-on sur le document.
Erosion cotière
Face à l’accélération inquiétante du phénomène de l’érosion côtière dans plusieurs localités du Sénégal, le chef de l’Etat a invité le ministre de l’Environnement et de la Transition écologique à présenter en Conseil des ministres et à vulgariser la nouvelle Stratégie nationale de Prévention et de lutte contre l’érosion côtière. «Cette stratégie incitative et prospective doit être assortie d’un plan d’action d’urgence global et de plans spécifiques ciblés pour les zones les plus menacées. Il convient, d’ores et déjà, d’envisager dans les zones à risques, le relogement adéquat des populations sinistrées ou fortement exposées», renseigne encore le communiqué.
Sidy Djimby NDAO