Le moment crucial est arrivé pour Tahibou Ndiaye. L’ancien Directeur du Cadastre va jouer sa dernière carte devant la Cour suprême. Enfin, les Chambres réunies vont statuer sur le rabat d’arrêt formé par ses avocats à la suite de l’arrêt de la Chambre criminelle qui avait confirmé la condamnation de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), avant d’ordonner la confiscation de ses biens. La haute juridiction se penchera sur le dossier le 20 juillet prochain.
Tahibou Ndiaye, sa femme et ses filles adoptives peuvent commencer à égrener leurs chapelets et prier. Un moment important de leur vie est arrivé avec l’enrôlement de leur dossier devant la Cour suprême. En effet, les Chambres réunies vont se pencher sur le rabat d’arrêt formé par leurs avocats portant sur l’arrêt de la Chambre criminelle de la haute juridiction. Le moment est d’autant plus crucial que la Cour avait rendu une décision qui pourrait avoir des conséquences gravissimes sur la famille de Tahibou Ndiaye. Et pour cause. Le 17 janvier dernier, les juges de la Chambre criminelle avaient déclaré les moyens soulevés par Tahibou Ndiaye et sa famille mal fondés avant de rejeter leurs pourvois. Une décision qui a des conséquences graves, puisque les juges de la Cour de répression de l’enrichissement illicite, dans leur décision, en plus de la condamnation pénale, avaient prononcé la confiscation de tous leurs avoirs, aussi leurs biens immeubles que leurs biens financiers.
Une très mauvaise nouvelle donc pour Tahibou Ndiaye, son épouse Ndèye Aby Diongue ainsi que ses deux filles Ndèye Rokhaya Thiam et Mame Fama Thiam, qui risquent ainsi de tout perdre.
22 moyens avaient été soulevés pourtant par les conseils de Tahibou Ndiaye et sa famille, qui estimaient que la décision de la Crei était une erreur. Les avocats avaient rejeté le rapport de l’expert qui, selon eux, était fondé sur une base erronée.
S’agissant des filles de Tahibou Ndiaye, les avocats ne comprennent pas en quoi elles sont complices. Les robes noires avaient aussi évoqué les violations multiples des droits de la défense qui suffisent à anéantir totalement la décision de la Crei. Mais, ils n’ont pas été suivis par le Procureur général, encore moins par la Cour qui avait rejeté leurs pourvois. Au sortir de l’audience, les conseils de la défense avaient révélé que la famille de Tahibou Ndiaye était restée cloitrée à Dakar et ne pouvait plus voyager. Ils jouent donc leur va-tout le 20 juillet prochain devant le Premier président de la Cour d’appel Cheikh Tidiane Coulibaly et les autres présidents de Chambres. A moins que ce jour ne coïncide avec la fête de la Tabaski.
Alassane DRAME