
La nouvelle n’est pas bonne. Elle est même très mauvaise. Selon de nouvelles données de l’Organisation mondiale de la santé (Oms) sur la pollution atmosphérique, Dakar est la deuxième ville du monde la plus polluée après Dehli, la capitale indienne. Dakar fait état d’un taux de pollution atmosphérique supérieur à 50 microgrammes par mètre cube, selon les données rendues publiques par l’Organisation internationale. Selon l’Oms, 9 personnes sur 10, dans le monde, respirent un air pollué.
Les asthmatiques et les autres Sénégalais souffrant de maladies pulmonaires sont avertis : Dakar est désormais sur la liste des villes qu’il faudra éviter. Et pour cause, un nouveau rapport de l’Organisation mondiale de la santé (Oms) sur la pollution atmosphérique vient de classer la capitale sénégalaise à la deuxième position des villes les polluées de la planète.
Une pollution de l’air 3 à 4 fois supérieure à la norme établie par l’Oms
Selon ces nouvelles de l’organisation internationale, l’air de certaines mégalopoles devient irrespirable pour leurs habitants. Et alors que les pays asiatiques sont les plus touchés, la capitale sénégalaise a fait fort pour se placer en deuxième position au niveau mondiale et du coup à la première place en Afrique. A en croire les données, Dakar enregistre une pollution de l’air 3 à 4 fois supérieure à la norme établie par l’Organisation mondiale de la santé. «(…) Avec un taux de concentration moyen en particules fines PM10 de 146 microgrammes par mètre cube, ce qui fait de Dakar la deuxième ville la plus polluée du monde derrière New Delhi et devant des villes comme Mumbai, Pékin, Johannesburg, Jakarta, Téhéran…pas de quoi être fier», rapporte l’Oms qui indique que c’est la première fois que Dakar figure dans le classement de la pollution urbaine de l’Organisation mondiale de la santé et que cette classification confirme les résultats des études menées par le Centre de gestion de la qualité de l’air à Dakar. Et d’ajouter : «la ville indienne de Delhi présente la plus forte concentration en particules fines PM10, avec un taux moyen de 292 microgrammes par mètre cube, suivie de Dakar».
Pourtant, si Dakar, Dehli, Lima, Melbourne… sont sorties du lot, l’Oms note que la pollution atmosphérique touche l’ensemble du globe. Aussi, rapportent les analyses, aux côtés de nombreux centres urbains, les villes industrielles sont très touchées par la pollution aux particules fines. Une pollution atmosphérique que les scientifiques expliquent par des émissions de l’industrie et des transports.
Un scandale
Ce classement de Dakar est d’autant plus scandaleux que la capitale sénégalaise n’est ni parmi les villes les plus peuplées du monde encore moins parmi les villes industrielles. C’est d’ailleurs aux côtés de villes appartenant à ces catégories que pose la capitale sénégalaise. Mais ce classement de Dakar note aussi une très grave dégringolade qui, à la limite, est inexplicable. Et pour cause un rapport du Bureau Expert Sénégal publié en septembre 2015 classait Dakar à la 28e place mondiale et à la 2e place africaine derrière Gaborone la capitale du Botswana.
D’ailleurs, à l’époque, le Conseil régional de Dakar avait fait part de sa volonté de s’investir pour une amélioration de la situation. Le président de cette institution avait parlé d’actions sur les gaz à effet de serre, les déchets ménagers, mais surtout «le premier plan climat territorial de toute l’Afrique» qui devait être soutenu par la région Île de France.
Sidy Djimby NDAO