Le protocole d’accord entre l’Agence pour l’économie et la maitrise de l’énergie (Aeme) et l’Association des maires du Sénégal (Ams), signé hier, permettra aux collectivités territoriales de réaliser, chaque année, des économies d’énergie de 36 GWh, soit une réduction de 3,6 milliards de francs Cfa sur la facture annuelle de l’éclairage public. Dans son intervention, Aliou Sall a jugé les factures d’électricité hors de portée des budgets des communes, avant de décrier le gaspillage de l’électricité dans les bureaux, les centres de santé, les écoles et autres mosquées.
Le Directeur de l’Agence pour l’économie et la maitrise de l’énergie (Aeme), Saër Diop et le président de l’Association des maires du Sénégal (Ams), Aliou Sall, ont procédé hier à la signature officielle du protocole d’accord de partenariat entre ces deux structures, pour répondre aux problématiques énergétiques des collectivités territoriales, notamment en ce qui concerne l’éclairage public et les factures d’électricité. Aussi, le patron de l’Aeme s’est-il réjoui de cette convention de partenariat avec l’Ams, avant de revenir sur le Plan stratégique de développement dénommé Sakanal 2019-2023 mis en place par l’Aeme en matière d’économie d’énergie. Ce programme, de l’avis de Saër Diop, permettra aux collectivités territoriales de réaliser chaque année des économies d’énergie de 36 Gigawatt-heure (GWh), soit une réduction de 3,6 milliards de francs Cfa sur la facture annuelle de l’éclairage public ; et à terme 36 milliards francs Cfa.
Des factures d’électricité hors de portée des budgets des communes, l’énergie solaire aussi
De son côté, le président de l’Ams s’attend déjà «aux fruits palpables» de cette collaboration en ce qui concerne particulièrement l’éclairage public. «Les factures que nous recevons de la Senelec sont très souvent hors de portée des budgets des communes. Il a été question à un moment donné de la prise en charge de ces factures par l’Etat. En outre, l’Etat, à travers l’Agence nationale des énergies renouvelables (Aner), a mis en route un programme de 50.000 poteaux à énergie solaire dont les grandes villes ont le plus bénéficié. Certaines communes ont aussi pris des initiatives dans ce sens», indique le maire de Guédiawaye qui, en dépit de ces efforts consentis par l’Etat, estime que le problème reste entier. Car, à l’en croire, le financement de cette énergie alternative n’est pas à la portée de toutes les communes. Aussi, il a plaidé pour un programme généralisé de poteaux solaires au profit de toutes les communes.
Les bureaux, les centres de santé, les mosquées… lieux de gaspillage de l’électricité
Poursuivant, Aliou Sall est revenu sur la réduction de la consommation d’énergie. A cet effet, il n’a pas manqué de déplorer beaucoup de gaspillage d’énergie souvent constaté dans les bureaux, les centres de santé, les écoles, les mosquées, etc. Ce qui lui fait dire qu’une grande sensibilisation est nécessaire pour arrêter ces gaspillages. «Peut-être que nous devons mettre en place un dispositif de subventions au lieu de payer les factures. Cela aura l’avantage de responsabiliser les utilisateurs. La formule de la systématisation des compteurs Woyofal peut être étudiée aussi à cet effet», préconise-t-il. Ainsi, en ce qui concerne les modalités de mise en œuvre du contenu du protocole, le patron de l’Ams annonce deux approches combinées : «l’approche globale à travers l’Ams, approche qui pourrait se traduire par la publication de guides et de prospectus, et qui intégrera tout ce qui est formation et campagnes nationales de sensibilisation. L’autre sera l’approche particulière, au cas par cas, sur la base de missions à la demande de chaque commune intéressée, approche par laquelle la commune fera l’objet d’un diagnostic énergétique pour dégager le potentiel en économie et maîtrise, et pour élaborer un plan concret de mesures à prendre», indique-t-il.
Moussa CISS