Le député de Rewmi, Déthié Fall, a prouvé qu’il est plus que jamais du côté du peuple. En effet, lors du vote du projet de budget du ministère de l’Agriculture, hier, à l’Assemblée nationale, Déthié Fall n’a pas fait dans la dentelle et a fortement critiqué l’échec du gouvernement dans sa politique agricole à l’origine de la recrudescence du phénomène de l’émigration irrégulière. Ceux qui s’attendaient à un changement de discours de la part de Déthié Fall à l’Assemblée nationale, après les retrouvailles Macky-Idy, ont dû se boucher les oreilles lors de son intervention, hier à l’hémicycle, à l’occasion de l’adoption du projet de budget du ministère de l’Agriculture. A la surprise générale, le député de Rewmi n’a pas dérogé à sa liberté de ton. Ce, en dépit du fameux mélange homogène du pain et du lait, (entre Macky et Idy), chanté par son leader devenu président du Conseil économique social et environnemental (Cese). Profitant de son temps de parole, Déthié Fall s’est d’abord imposé un moment de silence à la mémoire, dit-il, «des jeunes qui disparaissent par centaines dans les mers par désespoir de cause». C’était le signal de l’escalade verbalepour mettre à nu l’échec des politiques publiques du gouvernement à l’origine de cette recrudescence du phénomène de l’émigration clandestine. A l’en croire, braver la mer au péril de leur vie restait la meilleure option pour ces jeunes qui ont perdu tout espoir de réussir dans leur propre pays. Pour la solution, cela nécessite que la vision quitte Diamniadio pour… Et pourtant, fait remarquer Déthié Fall, une partie de la solution est entre les mains du gouvernement «Cela nécessite que la vision quitte Diamniadio pour rejoindre la Vallée du fleuve Sénégal, les terres de l’Anambé, les 150.000 hectares qui peuvent être utilisés», raille le député de Rewmi en paraphrasant son leader sur la vision du Président Macky Sall qui s’arrêterait à Diamniadio. Poursuivant, le parlementaire ne manque pas de démontrer la pertinence de sa recette. «Les dix dernières années, la facture céréalière est entre 200 et 300 milliards francs Cfa concernant les importations. Si on traduisait cela en chiffres d’affaires, on peut réserver les 30 à 40% comme masse salariale ; ce qui équivaudrait à 90 milliards francs Cfa. Même si on alloue à un jeune un salaire annuel de trois millions francs Cfa par an, l’équivalent de 250.000 francs en salaire mensuel, on aurait, aujourd’hui, sorti 30.000 Sénégalais du chômage», fait observer Déthié Fall, qui se désole de constater, dans la foulée, que les devises du Sénégal servent à enrichir d’autres, alors qu’on a la possibilité, dit-il, d’utiliser cette manne financière pour régler la question du chômage, mais également la question de la souveraineté alimentaire. Après 60 ans d’indépendances, 60% de la population sont en quête de besoins primaires Invraisemblable que cela puisse paraitre, cette facture qui sert à enrichir d’autres, fulmine le député de Rewmi, est beaucoup plus élevée que le budget alloué à la jeunesse, à celui de l’élevage et à celui du développement industriel. «Comment peut-on comprendre qu’après 60 ans d’indépendance, 60% de nos compatriotes restent encore au niveau 1 du classement des besoins de la Pyramide Maslow. Ils ont, aujourd’hui, des préoccupations de ventre», s’indigne le député qui fait remarquer que «ces ventres» sont exposés aux cours mondiaux parce que les denrées de première nécessité (riz, blé, maïs) proviennent de l’étranger. Et, rien n’est fait, ajoute-t-il, pour renverser cette tendance. «On est encore là à gérer des intrants, des distributions de terres entre députés, entre riches, entre gouvernants. Là où le paysan qui est à l’intérieur du pays a besoin de ces intrants et ne les voit pas», indique Déthié Fall qui appelle à résoudre ce problème pour que l’agriculture soit le moteur du développement, mais aussi, une agriculture pourvoyeuse d’emplois. Cette responsabilité, en premier, est entre les mains de Macky Sall Loin de s’arrêter en si bon chemin, le député d’ajouter : «nous sommes interpellés face à nos responsabilités et nous ne pouvons fuir ces responsabilités. Cette responsabilité est, en premier, entre les mains de nos gouvernants et entre les mains du président de la République, Macky Sall. Le chômage doit impérativement être réglé, en grande partie, par l’agriculture», renchérit Déthié Fall. Mais, faudrait-il que ces terres de la vallée du fleuve et de l’Anambé soient exploitées pour détacher notre pays du manque de souveraineté alimentaire qui, rappelle-t-il, a mis le pays devant nos faiblesses à l’arrivée de la pandémie du Covid-19. A cette période, révèle le député, le Sénégal était à trois mois de stocks. «Ce qui est inacceptable», dit-il. Moussa CISS
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