Dakaractu a rendu public le rapport de l’Igf concernant le contrat liant le Prodac à la société israélienne Green 2000. Les inspecteurs des finances ont souligné que la phase de collecte d’informations qui s’en est suivie a duré plus que le temps prévu en raison de la pauvreté de la documentation mise à la disposition de la mission par le maître d’ouvrage. Retour sur des dérives intolérables…
C’est allé dans tous les sens dans la gestion du Prodac. Par exemple, sur le cadre juridique et documentaire, les études et aménagements des domaines agricoles communautaires de Séfa, Keur Samba Kane, Keur Momar Sarr et Itato, l’option d’un marché clé en main a été retenue par le Prodac, qui a saisi la Dcmp aux fins d’obtenir l’autorisation de passer un marché par entente directe avec la compagnie israélienne Green 2000. Comme motif, le Prodac a évoqué le souci d’accélérer le processus de contractualisation pour éviter tout retard dans le démarrage des travaux de réalisation des premières Unités autonomes d’exploitation (Uae) et, conséquemment, des infrastructures de base, compte tenu des engagements pris en matière de création massive d’emplois et de l’impatience des jeunes, futurs bénéficiaires.
Mieux, les responsables du Prodac ont insisté sur l’expertise «unique» de la société Green 2000, qui serait «la seule société à même de réaliser parfaitement le modèle souhaité dans la séquence temporelle souhaitée (moins de 8 mois)».
Mais, après analyse, la Dcmp a fini par émettre une objection à la requête du Prodac, d’autant que les responsables du Programme n’ont pas apporté la preuve que c’est la seule société en mesure, sur le plan technique, de satisfaire ses besoins. Ainsi, la Dcmp avait suggéré un appel d’offres international en procédure d’urgence. Ne voulant pas se plier à cette injonction, en se fondant sur le fait qu’un appel d’offres international allait retarder de 12 à 16 mois au moins le démarrage des réalisations, le Prodac a saisi l’Armp. Comme souvent, l’Armp a validé cette entente directe, sans pour autant spécifier, expressément, de montant, signalent les inspecteurs des finances. Qui soulignent : «une formule qui mérite, à l’avenir, d’être revue pour un meilleur encadrement de la procédure dérogatoire mise en œuvre en l’espèce».
Samba THIAM