Le mouvement Y’en a marre s’est insurgé, à travers un communiqué, contre le manque de transparence qui entoure le processus d’achat et d’acheminement de vivres aux populations vulnérables. En effet, le retard enregistré dans l’application des mesures annoncées par le chef de l’Etat pour la mise en place d’un comité de pilotage inclusif chargé de superviser le Force Covid-19 est, de l’avis de Y’en a marre, à l’origine de cette situation. Aussi, Aliou Sané et Cie invitent l’Etat à faire la lumière sur les dépenses déjà engagées afin de maintenir le climat de confiance entre les autorités et les populations.
Les langues ne cessent de se délier dans ce processus d’achat et d’acheminement de vivres aux populations vulnérables dans le cadre du Programme de résilience économique et sociale en cette période de lutte contre la pandémie du Covid-19. Hier, le mouvement Y’en a marre est monté au créneau, à travers un communiqué, pour dénoncer le manque de transparence qui entoure ce processus. «Les procédures de passation des marchés, les prestataires et fournisseurs retenus, les conditions et coûts du transport, de même que le choix des bénéficiaires, font surgir partout des interrogations légitimes de la part des Sénégalais. Ce qui risque d’affaiblir la lutte et réduire la vigilance des populations face à la menace de la pandémie», fait d’emblée remarquer le mouvement Y’en a marre qui se désole de constater que les autorités tardent à apporter des réponses à ces interrogations légitimes. S’y ajoutent, à en croire le mouvement Y’en a marre, les contradictions notées entre les ministres Mansour Faye et Abdou Karim Fofana, relatives aux chiffres donnés sur le coût du transport. Ce qui est, de l’avis de Alioune Sané et ses amis «inacceptable».
Restaurer le climat de confiance entre les autorités et les populations
Si on en est arrivé à cette situation, fulmine Y’en a marre, c’est tout simplement parce que les conditions d’inclusion et de transparence annoncées par le chef de l’Etat dans son discours du 3 avril, consistant à superviser le fonds Force Covid-19 par des représentants de l’Assemblée nationale, de la société civile etc., n’ont pas été appliquées. «Le comité de pilotage annoncé par le Président n’a jusque-là pas vu le jour. Pourtant, un tel cadre avec des députés, des opposants, des partisans du pouvoir et des acteurs de la société civile, aurait pu permettre d’éviter le nébuleux qui entoure actuellement la gestion des fonds alloués au Force Covid-19», indique le mouvement Y’en a marre qui ne manque pas d’interpeller le président de la République afin d’instaurer le climat de confiance et de sérénité entre les autorités et les populations. Ce qui passera, martèle le mouvement citoyen, par la transparence et le respect scrupuleux des règles de bonne gouvernance que seul l’Etat peut garantir.
Faire la lumière sur les dépenses déjà engagées
Le mouvement Y’en a marre invite ainsi le gouvernement à faire en sorte que les Sénégalais soient édifiés sur les dépenses déjà engagées concernant l’achat des denrées alimentaires et que la lumière soit faite au plus vite sur la passation des marchés, le choix des prestataires et fournisseurs, les modalités et coûts de transport et le choix des bénéficiaires des denrées alimentaires. De même, Y’en a marre a rappelé que l’état d’urgence et la loi d’habilitation ne doivent pas être des prétextes pour contourner les principes d’éthique, de bonne gouvernance, de redevabilité et de contrôle de l’action publique.
M. CISS