Revendiquant sa qualité de partie civile depuis la première instance jusqu’en appel, la ville de Dakar, par le biais de ses avocats, a réclamé hier le préjudice prétendument causé. Selon Me Ousseynou Gaye, ce sont des raisons politiques qui font que l’agent judiciaire de l’Etat est dans ce dossier. Ainsi, il a été rejoint dans la même logique par ses confrères Mes Ibrahima Diaw et Jean Sylva.
Hier, au 12e jour du procès de Khalifa Sall et de ses coinculpés devant la Cour d’appel de Dakar, les avocats de la ville de Dakar par la voix de Me Ousseynou Gaye, en qualité de partie civile dans cette procédure, ont réclamé le préjudice qui est prétendument causé. A l’en croire, leur constitution de partie civile est fondée, parce que s’il y a quelqu’un qui a souffert des délits qui ont été commis, c’est la ville de Dakar. «Personne ne peut dire que la mairie de Dakar ne jouit pas de l’autonomie financière», a-t-il précisé. La robe noire d’ajouter encore qu’il s’agit du patrimoine de la ville de Dakar.
En ce qui concerne la constitution de partie civile de l’Etat du Sénégal, Me Gaye a expliqué que ce sont des raisons politiques qui ont amené l’agent judiciaire de l’Etat, Antoine Diome, devant la Cour et rien d’autre. Pour lui, l’Aje doit leur laisser la place, qui leur revient de droit. «Parce que, dit-il, il y a tellement de rapports de l’Inspection général d’Etat qui n’ont pas fait l’objet de poursuites judiciaires». Selon l’avocat de la ville de Dakar, ces dossiers ont été envoyés à l’Aje, bien avant celui de Khalifa Sall. «Il faudrait que l’Aje engage des poursuites avant que tout le monde ne pense qu’il s’agit d’un procès politique», ajoute Me Gaye, ironique.
Par ailleurs, Me Ousseynou Gaye n’a pas manqué de remuer le dossier du Prodac et qui concerne Mame Mbaye Niang. «Il y a 29 milliards du Prodac et on ne dit rien à ce ministre. L’Aje ne dit rien et ne fait rien. J’aurai bien voulu qu’on me dise que je suis un menteur, un beau parleur. Mais, j’ose dire que personne n’engagera des poursuites. Il faut nous démontrer que ce n’est pas un procès politique en mettant tout le monde dans le même sac», a réitéré le conseil de la ville de Dakar, qui poursuit : «la décision de première instance est un coup de massue qui a démontré que l’Etat du Sénégal n’a rien à faire dans ce procès». «Ils ne peuvent pas dire que notre constitution n’est pas fondée, parce que le premier juge a dit qu’ils n’ont pas procédé à la seconde lecture. Il n’y a aucun texte qui vous permet de valider la constitution de l’Etat. Nous ne sommes pas une seconde défense, on est là pour que la loi de notre pays soit appliquée», a renchéri Me Ibrahima Diaw. Selon lui toujours, c’est certes l’Etat qui a déclenché les poursuites, mais les sommes ne lui appartiennent pas. Son confrère Me Jean Sylva a abondé dans le même sens.
Fatou D. DIONE