La première épouse de Matar Diokhané, Amy Sall, a fait face, hier, au juge de la Chambre criminelle de Dakar. Mariée, sans enfant et sans profession, elle a précisé avoir une coépouse, Coumba Niang, qui est sa coaccusée dans cette procédure. Aussi, elle a une autre coépouse du nom de Maimouna Ly, dont elle ignore l’endroit où elle se trouve. Sur les chefs d’accusation, elle a tout rejeté. Revenant sur le récit de son arrestation, Amy Sall a soutenu avoir été interpelée vers les coups de 5 heures du matin, lorsque qu’elle était chez sa mère, en l’absence de son mari Matar Diokhané qui était en voyage. Pour ce voyage de son époux, à la veille de la Korité 2015, elle a répondu que ce dernier lui aurait dit qu’il allait prendre des «Mbook», des proches, qui auraient des difficultés et qu’il devait ramener au Sénégal. Par ailleurs, elle a expliqué avoir connu Rama Ba à Kaolack, où elles se soignaient toutes les deux. Soutenant que le mari de Rama Ba s’appelle Aliou Guèye, Amy Sall révèle que ce dernier était en voyage. Alors qu’à l’enquête, elle affirmait qu’Aliou Guèye se trouvait en Libye où il est décédé dans le cadre du djihad.
A la barre hier, elle l’a contesté, hier. Selon elle, ce sont les agents qui l’ont informée de son décès. Elle a dit avoir vu imam Ndao, le jour où elle rendait visite à Rama Ba, à Kaolack. Tout de même, Amy Sall soutient ignorer le pays dans lequel s’était rendu son mari, alors que, devant le juge d’instruction, elle a dit qu’elle ne savait pas ce que son mari avait ramené du Nigeria. Et elle a révélé qu’il avait de l’argent avec lequel il s’est payé une maison à Bambilor et des matelas. Il résultait des réquisitions des agents, des enregistrements audio dans lesquels son époux Matar Diokhané lui a demandé d’être discrète pour les dépenses qu’il faisait avec cet argent. Elle a tenté de nier, reconnaissant tout de même que c’était la voix de son époux, après que le procureur le lui a fait écouter devant toute l’assistance. Avant qu’elle ne soutienne ne rien connaitre des gens de Boko Haram pour dire d’eux quelque chose.
Fatou D.DIONE