La procédure de levée de l’immunité parlementaire du député Ousmane Sonko est enclenchée. Ce, suite à la saisine de l’Assemblée nationale par le juge d’instruction du 8ème cabinet. Décidé à ne pas croiser les bras et se laisser couper la tête gratuitement, le leader de Pastef a envoyé une lettre, via ses conseils, à Moustapha Niasse, pour le mettre en garde. Le pool d’avocats a demandé au président de l’Assemblée nationale de se prémunir de certaines informations, relativement au dossier, avant de convoquer la commission pour la levée de l’immunité de leur client.
Les membres du bureau puis ceux de la conférence des présidents de l’Assemblée nationale doivent se réunir aujourd’hui pour l’examen de l’affaire Ousmane Sonko. Il s’agit du démarrage de la procédure de levée de l’immunité parlementaire du député Ousmane Sonko. L’Assemblée nationale a été saisie par le juge d’instruction du 8ème cabinet qui a en charge le dossier Ousmane Sonko et qui donc déjà a reçu le réquisitoire introductif du procureur de la République. La Justice ne perd pas de temps, manifestement, mais les avocats d’Ousmane Sonko ne veulent pas trainer les pieds, au risque de voir leur client envoyé à l’abattoir. Sans plus tarder, hier, les conseils du président de Pastef ont saisi le président de l’Assemblée nationale pour le mettre en garde. Ce, afin d’éviter que ce dernier ne commette des erreurs. Dans la lettre, les avocats ont demandé à Moustapha Niasse, «pour un meilleur avis sur la suite à donner à cette affaire», de bien vouloir requérir des autorités de saisine la production de certains documents. Me Ousseynou Ngom, Ndoumbé Wane, Cheikh Khoureyssi Bâ, Joseph Etienne Ndione, Bamba Cissé et Demba Ciré Bathily ont suggéré au président de l’Assemblée nationale de se faire remettre d’abord, écrivent-ils, le «seul rapport médical existant, produit moins de 24 heures après les faits supposés de viol». Et ce n’est pas tout, les robes noires ont demandé aussi la production d’autres documents, notamment, «les déclarations des témoins et de l’accusatrice ; la déposition d’un des témoins ayant nommément cité une personnalité, membre du groupe Benno Bokk Yakaar, majoritaire dans votre Assemblée, chargé d’examiner la question immunitaire d’un député opposant à ce groupe; le réquisitoire introductif du Parquet, lequel constitue un acte de poursuite initié avant même que l’immunité ne soit levée, en violation de la loi». «De tels éléments vous détermineront, sans aucun doute, sur la suite à donner à la requête tendant à la levée de l’immunité parlementaire de l’Honorable député Ousmane Sonko», soulignent enfin les conseils de l’opposant fervent du régime à l’attention de Moustapha Niasse.
Reste maintenant à savoir quelle suite le président de l’Assemblée nationale va donner à leur requête. Si la demande obtient une suite favorable, ce sera quelques heures ou jours de sursis de plus pour Ousmane Sonko, dont la procédure semble rouler à la même vitesse éclair que celle de l’affaire Khalifa Sall.
Alassane DRAME