Entre la théorie et la pratique, il y a un pont. Quand le ministre de la Santé annonçait la bonne nouvelle, selon laquelle il y a désormais une gratuité de l’oxygène, cela a été un grand soulagement pour tout le monde. Cependant, l’Etat du Sénégal tarde encore à mettre enpratique sa parole, de sorte que beaucoup de structures privées sont aujourd’hui sans oxygène. La Ligue sénégalaise des droits humains (Lsdh), saisie par ces structures de santé, sonne l’alerte.
«La Lsdh vient d’être alertée par certaines cliniques privées qui sont en rupture d’oxygène et qui menacent de ne plus recevoir de malades. Selon elles, elles refusent d’être des mouroirs, car sans oxygène, les malades atteints de Covid n’ont aucune chance de survie» ; c’est ce qu’a laissé entendre hier Me Assane Dioma Ndiaye. Cette annonce des structures privées va susciter l’étonnement de plus d’un, puisqu’il n’y a pas longtemps, le ministre de la Santé avait indiqué que l’oxygène serait désormais gratuit partout, même pour les structures privées. Pour le moment, cependant, tout cela n’est vrai qu’en théorie, mais dans la vie concrète, rien n’est fait. «Les sociétés de la place telles que Sahel Gazet Air Liquide leur disent qu’elles sont réquisitionnées et que, par conséquent, elles ne peuvent plus honorer leurs commandes. Au même moment, les mesures de gratuité de l’oxygène annoncées par l’Etat du Sénégal ne sont pas encore effectives. Elles sont aujourd’hui dans le désarroi le plus total face à la prolifération des décès du fait de manque d’oxygène», déplore Me Assane Dioma Ndiaye dans son communiqué. C’est dire que l’Etat tarde à mettre en application ses promesses ou alors il ne s’agissaitque de simples promesses pour calmer les ardeurs des populations en désarroi. Mais,quoi qu’il en soit, la situation est tellement sérieuse que l’Etat doit agir avec promptitude.
Alassane DRAME