Il faudra compter avec le leader du mouvement politique «Agir» pour la présidentielle de 2019. Thierno Bocoum a décidé de briguer la magistrature suprême. Ce, au regard de la nécessité absolue de sortir les populations de l’étreinte d’un système de gouvernance vicieux et d’une classe dirigeante qui ne vit que de promesses. Ce pouvoir, regrette-t-il, n’a ni la volonté ni le courage d’agir et, malgré son échec, veut rempiler.
«Après mûre réflexion, j’ai décidé d’être candidat à l’élection présidentielle de 2019. Cette décision, nous l’avons pesée et soupesée», a fait savoir d’entrée le leader du mouvement «Agir». Qui ajoute que dans quelques jours, lui et son équipe vont soumettre aux Sénégalais «un projet de société inclusif articulé autour du changement de paradigmes dont l'élaboration a vu la participation de Sénégalais de l’intérieur et de la diaspora». Et s’il brigue le fauteuil présidentiel, c’est pour mettre fin au règne d’une certaine classe dirigeante qui a échoué dans sa mission. «Elle (sa candidature) s’impose au regard de la nécessité absolue de sortir nos populations de l’étreinte d’un système de gouvernance vicieux et d’une certaine classe politique dirigeante et candidate à la succession, qui promettra toujours, mais qui n’a ni la volonté ni le courage d’agir», dit-il.
Et de poursuivre en mettant l’accent sur la situation difficile que vivent les populations : «nous assistons tous les jours à une décadence, à tous les niveaux, de nos familles respectives qui voient leur dignité et leur désir d’avancement relégués au second plan au profit d’intérêts bassement personnels». Il en veut pour preuve, entre autres, le calvaire des retraités qui se battent pour la revalorisation de leurs maigres pensions, celui de nos mamans qui peinent à avoir de l’eau pour bouillir le contenu inconsistant de leurs marmites, nos sœurs et frères qui peinent à étudier, à se soigner, ou encore à trouver du travail.
Peignant en noir le régime de Macky Sall, Thierno Bocoum évoque le drame des jeunes qui échouent dans la Méditerranée ou se font vendre sur la route de l’exil, nos entrepreneurs qui peinent à accéder à la commande publique ou peinent à rentrer dans leurs fonds par la faute d’un État mauvais payeur, nos agriculteurs qui ne peuvent pas vendre leurs récoltes…
Plus grave encore, le candidat déclaré à la présidentielle affirme que sous Macky Sall, «la justice ne nous met plus à l’abri de l’injustice».
«Balayer les montagnes d’incertitudes»
Fort de ce constat amer, le président du mouvement «Agir» invite le peuple à prendre son destin en main. «Nous devons comprendre qu'il est temps et qu’il nous revient impérativement de mener un combat de famille. Le combat de toutes les familles, le combat d’une société, la société sénégalaise dans son entièreté et sa diversité», dit-il. Tout en précisant que ce combat est surtout celui de la jeune génération. «Notre génération doit le prendre en charge, en toute responsabilité. Nous devons être au-devant pour balayer les montagnes d’incertitudes», conclut-il.
Mbaye THIANDOUM